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du 18 au 21 janvier 2008 (semaine 03)
 

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2008-01-21 -
CE QUE L'ÉGLISE ATTEND DES JÉSUITES


A la veille de l'élection de leur nouveau supérieur, et dans le sens de leur voeu d'obéissance au Pape, Benoît XVI a demandé aux jésuites d'affirmer leur "adhésion totale" à la doctrine officielle de l'Eglise catholique.

Le Pape souhaite que cette congrégation générale des jésuites réunie depuis le 7 janvier à Rome pour l'élection d'un nouveau supérieur, mais aussi pour tracer les grandes lignes à venir, dégage "une orientation claire" fondée sur une "adhésion totale à la doctrine catholique" notamment sur des questions théologiques sensibles ainsi que sur "la morale sexuelle".

Il énumère les questions "du rapport entre le Christ et les religions, certains aspects de la théologie de la libération", ainsi que celles concernant "l'indissolubilité du mariage et la pastorale des personnes homosexuelles".

La Compagnie de Jésus, a toujours navigué au cours de son histoire entre son voeu d'obéissance au Pape et une réponse aux grandes questions de chaque époque.

Après l'élection du du P. Adolfo Nicolas, la congrégation aura plusieurs semaines de réflexion pour discuter un rapport sur les "lumières et les ombres" de la Compagnie et sur une douzaine de questions concernant l'identité et la mission des jésuites dans le monde d'aujourd’hui. Y compris leur vœu d’obéissance spéciale au pape.

Cette discussion sera protégée par le secret. Mais l’on sait quels sont les points critiques. Ils ont été indiqués au cours de l’homélie de la messe d’ouverture de ces assises, le 7 janvier, en termes parfois rudes, par un non-jésuite tout à fait autorisé: le cardinal Franc Rodé, préfet de la congrégation pour les instituts de vie consacrée.

On devine aisément que le cardinal Rodé exprimait la pensée et les attentes de Benoît XVI. Ce qui préoccupe le chef de l’Eglise, c’est aussi l'influence des jésuites sur les orientations d’autres ordres religieux et sur la formation de prêtres et d’étudiants en théologie dans les nombreuses écoles et universités que la Compagnie dirige dans le monde entier, à commencer par l’Université Pontificale Grégorienne de Rome, creuset de tant de futurs évêques.

"Je vois avec tristesse et inquiétude – a dit Mgr Rodé dans son homélie – que chez plusieurs membres de familles religieuses le 'sentire cum Ecclesia', dont parle fréquemment votre fondateur saint Ignace, est en baisse".

... "Avec tristesse et inquiétude je vois aussi un éloignement croissant de la hiérarchie. La spiritualité ignacienne de service apostolique 'sous le Souverain Pontife' n’accepte pas cette séparation".

Et plus loin : "La diversité doctrinale de ceux qui à tous les niveaux, par vocation et mission, sont appelés à annoncer le Royaume de vérité et d’amour, désoriente les fidèles et les conduit vers un relativisme sans horizon. [...] Les exégètes et les experts en théologie doivent s’appliquer à collaborer pour approfondir et expliquer, sous la vigilance du magistère, les richesses que cette vérité révélée contient. [...] Ceux qui doivent veiller sur la doctrine de vos revues, de vos publications, qu’ils le fassent à la lumière et selon les règles pour 'sentire cum Ecclesia' avec amour et respect".

Dans la lettre qu'il avait adressé au P. Kolvenbach pour le remercier de ses années au service de l'Église, Benoît XVI reconnaît cependant la difficulté de l'engagement des jésuites, qu'ils exercent "dans des contextes sociaux et culturels très divers". (source : Service de presse du Vatican)

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