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du 18 au 21 janvier 2008 (semaine 03)
 

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2008-01-21 -
LES ÉGLISES DANS LES BALKANS


La période électorale actuelle dans les Balkans est marquée par les conflits entre les Églises concurrentes en Moldavie et au Monténégro, ainsi que la non-reconnaissance de l’Église macédonienne, et les orientations de l’Église serbe.

Le théologien serbe Mirko Djordjevitc explique cette « particularité » balkanique et orthodoxe par le fait de la longue confusion entre Églises et nations. Pour lui, les conflits actuels ne sont pas religieux, mais politiques et territoriaux.

L’autocéphalie était indispensable et utile pour sauvegarder l’identité nationale et culturelle des nations dans les Balkans sous domination étrangère - l’empire ottoman. Dans le même temps, cette autocéphalie présentait le cadre idéal pour le développement d'un nationalisme religieux.

L
ors de leur réunion organisée à Nicée, à l’occasion du deuxième millénaire de la chrétienté, le message adressé aux chrétiens du monde entier, signé par le patriarche serbe Pavle, voulait en être une réponse à cette question.

" Nous rappelons qu’il n’est en aucun cas possible que, comme héritage historique, notre système d’Églises orthodoxes autocéphales, serve de cause ou de base au développement de particularismes qui seraient utilisés au détriment de notre unité. Ceci est particulièrement important lorsque l’autocéphalie renforce l’identité nationale et les spécificités des peuples. L’Église ne peut pas, de par sa nature, porter ou attiser des intérêts politiques et nationaux au détriment de quiconque », notait ce message.

La réponse apportée au problème de l’autocéphalie est bonne et précise d’un point de vue théologique et dogmatique, mais le problème réside dans le fait que l’on assiste justement à cette confusion des intérêts spirituels, nationaux et politiques dans tout le monde orthodoxe, depuis la Russie et l’Ukraine jusqu’à la Macédoine et au Monténégro.

Selon le célèbre théologien Jovan Majendorf, les valeurs orthodoxes traditionnelles sont actuellement « confrontées aux plus grandes tentations » : "Les nouvelles nations des Balkans doivent tout à l’Orthodoxie en ce qui concerne la sauvegarde de leur culture spirituelle au cours des siècles vécus sous l’esclavage turc, mais elles ont acquis leur indépendance politique dans l’atmosphère du romantisme nationalisme qui n’est pas le fruit de la Byzance orthodoxe mais de la Révolution française. Ce ne sont pas les idées chrétiennes eschatologiques et christologiques qui ont été considérées alors comme l’objectif essentiel mais la nation.

En principe, pourtant, les territoires nationaux et canoniques ne doivent pas forcément s’accorder. Mais la création de nouveaux Etats dans l’espace slave du sud après l’éclatement de la Yougoslavie a de nouveau ouvert ces questions. Et elle ne sont pas encore résolues. (source : courrier des Balkans)

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