Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 18 au 21 janvier 2008 (semaine 03)
 

-
2008-01-21 - France
CLARIFIER LES PRINCIPES DE LA LAÏCITÉ

La laïcité est une question à l'ordre du jour depuis que le président français la veut "positive". Cela ne paraît pas nouveau au cardinal Vingt-Trois, qui déclare "ne s'inquiéter que si l'on proposait une révision de la loi de 1905".

Lors d'une réunion à Sens en Bourgogne, Nicolas Sarkozy avait précisé ce que l'on ne peut nier : "Dire que "la France, dans les profondeurs de son histoire, a des racines chrétiennes (...), ce n'est faire l'apologie d'aucune religion, d'aucun culte", a-t-il dit à Sens, s'en prenant au passage au "sectarisme" de ceux qui l'ont critiqué.

"C'est simplement regarder le long manteau d'églises qui couvre la France, qui est associé à l'histoire de France, et on ne fait pas un pays ouvert lorsqu'on conteste l'identité de son pays".

Il avait alors poursuivi, à propos de l'islam en France:
"J'ai beaucoup fait pour que nos compatriotes les plus récents puissent vivre leur foi dans les meilleures conditions, en disant : celui qui veut vivre sa foi, eh bien, il a parfaitement le droit, comme toutes les religions, de l'exprimer, mais ceux qui ne respecteront pas les valeurs de la République française seront immédiatement expulsés".

Le jeudi 17 janvier il recevait les représentants des "forces religieuses", selon sa nouvelle expression.
En sortant de l'Elysée, le cardinal Vingt-Trois a indiqué aux journalistes, rapporte la même source, qu'ils avaient parlé "de la possibilité que les religions puissent avoir une existence normale dans notre société", ce qui ne lui paraissait pas vraiment nouveau, « mais, ajoutait-il avec un sourire, ce qui était intéressant, c'est que ce soit le président de la République qui le dise », se réjouissant " d'une nouvelle manière d'aborder le fait religieux, plus paisible et moins conflictuelle, qui correspond à une nouvelle génération politique".

Le cardinal déclarait également aux journalistes qu'il estimait que "
le volume des réactions [aux discours] est disproportionné. Les convictions de M. Sarkozy sur le rôle des religions sont connues de longue date ; elles ne se traduisent pas en décisions factuelles. Que je sache, ses propos n'ont pas entraîné le démantèlement de l'équilibre républicain. S'il proposait une révision de loi de 1905, alors, là, ce serait autre chose ! "

Pour le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, M. Sarkozy est "un homme du XXIème siècle, étranger aux querelles entre les deux France", qui existaient au moment des débats sur la laïcité. Pour lui, ce débat, c'est "beaucoup de bruit pour rien".

Le recteur Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, le Grand rabbin de France Joseph Sitruk, le Métropolite grec orthodoxe Adamakis Emmanuel et M. Olivier Wan Gehn, président de l'Union bouddhiste de France, ont insisté eux aussi sur l'importance de la liberté de culte et de la reconnaissance du fait religieux comme partie intégrante de la société.

Nicolas Sarkozy avait réaffirmé, jeudi soir, dans ses voeux aux responsables religieux, son attachement à la laïcité en tant que "respect de toutes les croyances et non un combat contre les religions", après un discours très critiqué à Ryad sur l'héritage "civilisateur" des religions. (source : CEF)

Retour aux dépèches