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du 22 au 24 janvier 2008 (semaine 04)
 

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2008-01-24 - Corée
UN CENTRE ÉDUCATIF POUR LES ENFANTS D'IMMIGRÉS

A Suwon, pour venir en aide aux étrangers, un centre éducatif veille à l’insertion sociale d’enfants nés de mariages entre des Coréens et des étrangères. L'évêque de Suwon l'a inauguré et béni le 8 janvier.

Suwon, un diocèse qui compte 200 000 étrangers, faute de bien parler le coréen, les enfants issus de mariages mixtes ne s’intègrent pas facilement dans les haltes-garderies ou les crèches. Pour palier cette difficulté, le diocèse a mis sur pied un centre éducatif pour les enfants de familles interculturelles, souhaitant leur donner une chance d’acquérir les bases indispensables à leur vie de futur citoyen coréen.

Lors de la bénédiction du lieu, Mgr Choi Deog-ki a affirmé que « la Corée était devenue un pays multiculturel et que les Coréens devaient accepter le fait que leurs voisins de pallier puissent être des étrangers ». Il a réitéré l’espoir de voir plus de catholiques de son diocèse s’ouvrir aux étrangers et s’intéresser à l’éducation de leurs enfants.

Un des avantages du centre de Suwon réside dans sa localisation : cet espace de 82 m² est situé au premier étage d’un bâtiment attenant au Centre Emmaüs pour la pastorale des immigrés, rattaché au diocèse, qui accueille chaque jour une trentaine d’étrangères mariées à un Coréen – principalement des Vietnamiennes –, pour qu’elles apprennent le coréen. En arrivant, elles déposent leurs enfants au centre éducatif, où ils bénéficient du même temps d’enseignement que leurs mères.

Prévu pour une trentaine d’enfants issus de couples mixtes, le centre se tournera prochainement vers l’accueil d’enfants dont les deux parents sont étrangers. Il s’agit là d’enfants potentiellement exclus de la société coréenne dans la mesure où ils sont dans l’impossibilité de communiquer avec les enfants de leur âge. Le centre veut les aider dans l’apprentissage du coréen et la découverte culturelle, afin qu’ils puissent intégrer ensuite, après l’âge de six ans, un cursus scolaire classique.

Fonctionnant avec quelques salariés et une équipe de bénévoles, le centre, subventionné par le diocèse, fait en sorte que la facture présentée aux parents soit minimale : 30 000 wons (23 euros) par mois, là où, habituellement, les haltes-garderies « classiques » demandent entre 200 000 et 350 000 wons par mois et par enfant.

Pour Nguyen Lan Anh, jeune vietnamienne, mère d’une fillette de 13 mois, le centre est « une aubaine ». Mariée à un Coréen depuis deux ans, elle a beaucoup de mal à apprendre la langue de son nouveau pays. Elle fréquente le centre Emmaüs depuis huit mois, soulagée de savoir que son enfant est entre de bonnes mains et qu’il apprend correctement le coréen.
 
Le cas de Nguyen Lan Anh n’est pas exceptionnel. En Corée du Sud, le déséquilibre garçons/filles à la naissance, en défaveur des filles, se traduit par l’existence d’un groupe d’hommes en âge de se marier qui ne trouvent pas d’épouses coréennes. Issus de milieux ruraux aussi bien qu’urbains, ces hommes se tournent vers l’étranger et vont chercher leur future femme en Chine, au Vietnam ou ailleurs. Selon des chiffres de novembre 2007 du ministère de la Justice, sur les 109 564 étrangères mariées à un Coréen, 57,6 % d’entre elles sont d’origine chinoise, 19,3 % sont vietnamiennes, 5,3 % viennent du Japon et 4,6 % des Philippines. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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