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du 22 au 24 janvier 2008 (semaine 04)
 

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2008-01-24 -
LA SÉPARATION DE LA SERBIE ET DU KOSOVO


Les élections, qui ont eu lieu en Serbie le dimanche 20 janvier, marquent déjà la direction que prendra le pays concernant le Kosovo.
Le 3 février la Serbie élira son président et les Églises ne peuvent rester indifférentes devant le choix de l'avenir.

Cette élection présidentielle de Serbie se joue en effet entre les deux candidats qui ont reçu le plus de voix : le nationaliste Tomislav Nikolic et le pro-européen et président sortant Boris Tadic. Leur position vis-à-vis du Kosovo est diamètralement opposée.

L'archevêque de Bar, au Monténégro, Mgr Zef Gashi, espère « une solution juste » pour le Kosovo dans le contexte des élections présidentielles en Serbie. Pour lui, la situation au Kosovo est telle qu'il est impératif de mettre ‘un point à la ligne', pour éviter un risque d'explosion dont personne ne bénéficierait : " La chose juste serait d'accorder l'indépendance au Kosovo."

Il demande à l'Europe de considérer le fait que, ces vingt dernières années, la situation dans les Balkans s'est clarifiée, mais que la région continue de représenter un cas à part. L'Église orthodoxe serbe ne partage pas ce point de vue.

Mgr Gashi justifie sa position sur le vue de la réalité actuelle du Kosovo dans les Balkans.
"Pour l'Europe, ce qui compte, c'est de créer une situation plus stable et de favoriser une coexistence plus équilibrée dans les Balkans" Une population de 2 millions d'habitants, qui a vécu des expériences dramatiques et traumatisantes comme les déportations et les assassinats, "a droit à un avenir d'espérance."

L'archevêque, qui est originaire du Kosovo, ne voit pas de risques liés à un islam fondamentaliste, car il estime que le Kosovo tend fortement vers l'Occident, depuis 20-30 ans.

A l'inverse, pour l'évêque serbe orthodoxe du Kosovo, Mgr Artemije Radosavljevic, l'indépendance de cette province à majorité albanophone aurait des "conséquences négatives" pour la région et pour l'Europe.
"Il s'agirait d'un acte illégal qui conduirait à la destruction d'un Etat démocratique en Serbie", a-t-il affirmé

Les catholiques représentent une petite minorité d'environ 60.000 personnes vivant au milieu d'une population essentiellement musulmane estimée à près de 2,2 millions d'habitants. Les Albanais, musulmans et catholiques constituant 90 % de la population, refusent tout autre statut que l'indépendance, alors que les Serbes orthodoxes (5 % de la population aujourd'hui, 8 % avant que plus de 200 000 kosovars serbes aient été contraints de quitter la province) sont prêts à donner tout sauf l'indépendance.

Les élections présidentielles, qui ont eu lieu en Serbie dimanche dernier, sont considérées comme un indice de la direction que prendra le pays concernant le Kosovo. (source : courrier des Balkans et AED)


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