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du 25 au 28 janvier 2008 (semaine 04)
 

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2008-01-28 - Kenya
PAYÉS POUR DE MACABRES TROPHÉES


"Pour obtenir les 5000 shillings convenus (49 euros environ) pour le meurtre d'un Kikuyu, les guerriers Kalenjins doivent rapporter à leurs chefs une partie du corps de leurs victimes," révèle l'agence missionnaire Misna.

Cette source révèle des détails qui prouveraient que les violences qui ont sévi dans la zone de Nakuru (l'une des principales agglomérations de la Vallée du Rift, reliée à Nairobi par l'autoroute) sont le fruit d'un plan bien précis, mis au point au cours des derniers mois et financé par au moins un leader politique local et national rallié à l'opposition.

Le même scénario donc que celui qui s'était vérifié à Eldoret en début d'année – qui avait porté à l'incendie de l'Église pentecôtiste de Kiambaa dans lequel une trentaine de personnes avaient trouvé la mort.

"Le forfait de Nakuru prévoit 3000 shillings par maison incendiée et 5000 par Kikuyu tué. Les jeunes guerriers Kalenjins arrivent sur les lieux à attaquer à bord des camions d'une entreprise locale très célèbre dans le coin qui appartient à un homme politique connu au niveau national. Ce sont d'ailleurs ces mêmes camions qui ont été utilisés ces derniers mois pour livrer les vivres au Kalenjins qui se trouvaient dans des camps d'entraînement cachés dans les forêts environnantes", poursuit cette source.

"Une fois qu'ils descendent des camions, un habitant (issu de la tribu des Kalenjins) de la zone désignée pour l'assaut indique aux hommes armés les maisons et les fermes qu'ils doivent attaquer. Lorsqu'il a terminé son travail, le groupe repart avec ses "trophées" et va chercher ce qui lui est dû".

On ignore le nombre de jeunes Kalenjins impliqués dans cette affaire, de même que le nombre d'entre eux qui ont perdu la vie dans les combats contre la police ou contre d'autres groupes armés de jeunes Kikuyus. "Les Kalenjins enterrent très vite leurs morts pour éviter que leurs pertes ne viennent à se savoir. C'est une tactique de guerre psychologique : elle sert à ne pas briser la motivation des guerriers qui poursuivent la lutte", explique la source de Misna.

"Ce qui est le plus préoccupant – conclut la même source –, c'est que les Kikuyus sont en train de s'organiser à leur tour pour riposter à cette situation. Et cette zone risque de redevenir le théâtre de violences où la question de la tribu, la politique et le problème irrésolu des terres se mêleront, créant ainsi un mélange hautement inflammable". (source : Agence Misna)

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