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du 25 au 28 janvier 2008 (semaine 04)
 

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2008-01-28 - Grèce
LE
DÉCÈS DE L'ARCHEVÊQUE D'ATHÈNES

L'Église orthodoxe de Grèce est en deuil à la suite du décès de l'archevêque d'Athènes, Mgr Christodoulos, décédé lundi 28 janvier d'un cancer. Il était très influent et populaire dans ce pays, où l'Eglise n'est pas séparée de l'Etat.

Agé de 69 ans, il avait été hospitalisé en août dans un hôpital de Miami (Etats-Unis) pour une greffe qui avait finalement échoué.
Depuis son retour à Athènes, fin octobre, il suivait une chimiothérapie dans sa résidence à Psychiko, dans la banlieue nord d'Athènes.

Les autorités grecques ont décrété un deuil national de quatre jours. Les drapeaux ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics et le jour des obsèques de Mgr Christodoulos, le jeudi 31 janvier, sera férié. Les funérailles de Mgr Christodoulos seront du niveau de celles d'un chef de l'Etat.

Mgr Christodoulos, très populaire dans le pays, avait été intronisé en 1998 par le Saint Synode, qui compte quelque 80 évêques. Il a marqué son Église par la rigueur de ses orientations, baptisées par les uns de "conservatisme", mais par les autres de "fidélité" à la foi et à la discipline de l'Église et de la vie chrétienne.

Soucieux de la place de l’orthodoxie dans la société grecque, il l’est aussi de celle de l’Église de Grèce dans l’orthodoxie mondiale. L’archevêque Christodoulos s’est ainsi opposé fermement au patriarche de Constantinople à propos des « Nouveaux territoires », ces diocèses du nord de la Grèce « confiés » en 1928 par Constantinople à l’administration de l’Église de Grèce.

En 2004, Athènes et Constantinople en viendront même à rompre – temporairement – leur communion. Au-delà de questions de juridiction, c’est la prééminence même dans l’orthodoxie grecque qui fait question entre le Patriarcat œcuménique et l’une des Églises les plus riches de l’orthodoxie.

Sur le plan des relations avec les autres Églises chrétiennes, le mandat de l’archevêque Christodoulos aura été marqué par la venue de Jean-Paul II à Athènes en mai 2001. Un voyage dont le point culminant sera la repentance du pape pour le sac de Constantinople par les croisés en 1204, blessure toujours vive dans l’âme des orthodoxes. Si cette visite permit aux deux Églises d’établir de solides relations de coopération – notamment dans la formation des prêtres, avec des échanges fructueux en la matière – l’opposition conservatrice au sein du saint-synode grec freinera bien des élans. Et il faudra plus de cinq ans pour que le primat de Grèce soit autorisé – une première, là aussi – à se rendre en retour à Rome, pour rencontrer cette fois Benoît XVI.

Mort prématurément, Mgr Christodoulos laisse une Église grecque en chantier. S’il a su lui garder toute sa place dans la société, le délicat dossier des relations Église-État est loin d’être réglé. Perpétuellement remis en cause, le statut de religion officielle dont bénéficie toujours l’orthodoxie ne demeure que par la peur des politiques d’affronter une Église orthodoxe encore très puissante, quoique régulièrement secouée par des scandales financiers. (source : Orthodoxie)

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