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2008-02-08 - RD Congo
ET CE FUT UNE GRANDE FÊTE

“Kinshasa, lève-toi et resplendis de la lumière du Christ”. C’est par ces paroles adressées aux fidèles, que Mgr Laurent Monsengwo Pasinya a été intronisé archevêque de Kinshasa, ajoutant : "Arrêtez la guerre, libérez enfin la paix."

Pour les observateurs avisés, il s'agit d'un message fort adressé à tout le peuple congolais, Kinshasa étant comme le microcosme de toute la RDC dans sa diversité culturelle, linguistique et économique.

Durant la messe solennelle qui s’est déroulée samedi 2 février dans la cathédrale “Notre-Dame du Congo”, il s'est adressé tout particulièrement aux combattants qui bouleversent encore l’est du pays : “Arrêtez la guerre, libérez enfin la paix. Engagez-vous toujours dans la processus de réconciliation dans la vérité”.

Des milliers de fidèles, 800 prêtres et cinquante évêques de la Conférence épiscopale congolaise dont Mgr Monsengwo est le président, en plus des évêques venus du Congo Brazzaville, du Burundi, du Rwanda, de Belgique ont participé à la messe.

En tête de la représentation gu gouvernement, figuraient le président de l’Assemblée parlementaire, Vital Kamhere, et la soeur du président Joseph Kabila.

Mgr Monsengwo a souligné que la présence de la délégation gouvernementale démontre le désir du Chef de l’Etat de développer une relation harmonieuse entre l’Etat et l’Eglise.

" Que les hommes politiques, a dit encore Mgr Monsengwo, cherchent d'abord le bien-être de tous et pas d'intérêts égoïstes".

La presse et les observateurs politiques font remarquer que le nouvel évêque de Kinshasa serait conscient de son rôle en tant que chef religieux ayant marqué la vie politique congolaise pendant la transition mobutienne. Président de la Conférence nationale souveraine (CNS), puis du Haut Conseil de la République-Parlement de transition (HCR-PT), Mgr Monsengwo passe pour le « père de la 3ème voie » qui porta Léon Kengo wa Dondo à la "primature" à la suite de l'impasse créée par le tandem Mobutu-Tshisekedi.

La conscience de ce rôle qu'il va jouer a été traduite dans les ornements de la liturgie. En effet sur la mitre qu'il avait coiffée en ce jour solennel se détachait très clairement la carte la RDC.

Les interprétations sont allées bon train. Pour les uns cela annonçait la réunification de l'Eglise catholique après la rupture Est-Ouest due aux soubresauts créés pendant la période de la campagne électorale, car les évêques de l'Est s'étaient désolidarisés des prises de position de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Pour les autres, il s'agirait plutôt d'un symbole de l'unité de la RDC. Et de là à insinuer une rentrée politique (CNS), il n'y a qu'un pas qui est vite franchi. Car il est homme au parler franc et direct qui ne s'embarrasse pas de circonlocutions diplomatiques. (source : Allafrica et Fides)

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