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du 9 au 12 février 2008 (semaine 06)
 

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2008-02-12 - RD Congo
POUR UNE VÉRITABLE "METANOIA", DYNAMIQUE ET VISIONNAIRE

"Metanoia", c'est avec ce terme inattendu que les évêques de la RD Congo ont appelé tous les Congolais à changer leurs mentalités pour s'engager réellement dans l'oeuvre de reconstruction de leur pays.

Dans un message d'une tonalité plus que sévère le Conseil permanent de la Conférence épiscopale du Congo, la CNCO, le 9 février, s'est permis de critiquer le leadership politique national, la société civile privatisée par quelques individus mais surtout les défis sociaux présents et à venir.

Selon ces évêques ,"le pari peut être gagné mais il faut une véritable « metanoia », un changement de coeur et de mentalité. Changeons nos mentalités".

En guise de conclusion, ils disent qu'ils restent convaincus qu'un sursaut national est nécessaire pour que tous les Congolais s'engagent réellement dans l'oeuvre de la reconstruction de la RDC.

Celle-ci devient de plus en plus une gageure. "La RDC a besoin d'un leadership plus visionnaire et dynamique... Il y va de l'avenir de notre pays, nous ne pouvons pas nous taire !"

Leur souci est d'interpeller autant leurs fidèles catholiques que les dirigeants du pays en vue d'une mobilisation qui permette d'affronter un présent, qui est pénible, et d'envisager l'avenir avec optimisme et responsabilité. Aussi qualifient-ils d'ores et déjà leur message de cri d'espérance et non d'un simple cri d'alarme destiné à effrayer qui que ce soit.

Leur constat est sans équivoque : "Une année entière est déjà passée depuis la mise en place des institutions nationales issues des élections. Cependant, notre pays semble traîner le pas par suite de graves crises relatives à la question de la paix et de la justice, ainsi que des exigences éthiques dans la gestion de la chose publique".

Or, pour eux,
le pays dispose de beaucoup d'atouts pouvant permettre de reprendre très vite une place de choix dans le concert des nations aussi bien au niveau de l'Afrique que du monde entier. Il s'agit notamment de l'organisation des élections, du fonctionnement des institutions issues de ces élections, de la présence de ressources humaines et naturelles.

Hélas !, font observer les membres permanents du comité des évêques du Congo, malgré tous ces atouts, le peuple continue à vivre dans une misère sans cesse croissante et le pays est en proie à de nombreux problèmes sécuritaires, socio-économiques et politiques toujours inquiétants.

Il s'ensuit un malaise social qui se traduit par des grèves dans tous les secteurs de la vie. Selon les évêques du Congo, "ces grèves successives attestent d'un malaise social profond et inquiétant pour l'avenir du pays". Et ils avisent : "la non réalisation de nombreuses promesses pour résoudre dûment le problème des salaires des enseignants et autres agents de la fonction publique, risque de plonger le pays dans une grave crise sociale".

S'agissant de l'exploitation des ressources naturelles, les évêques du Congo font savoir que celle-ce ne cesse de soulever de graves problèmes de souveraineté, d'équité, de légalité, de respect des populations locales et de l'environnement. Ils dénoncent, sans ambages, le manque de transparence dans la négociation et l'octroi des marchés, les conflits d'intérêts non déclarés mais aussi le manque d'évaluation appropriée des atouts et des apports congolais et l'inclusion des clauses désavantageuses pour l'Etat congolais.

En termes clairs, les évêques critiquent en fait les retards de réalisation des cinq chantiers du Chef de l'Etat : infrastructures, emploi, santé, éducation, eau et électricité. Mais, sans sécurité, sans paix, sans unité nationale et territoriale, à garantir par une armée république remodelée et réunifiée, tous les efforts de développement seraient vains. Sans changement de coeur, le pays va continuer d'aller mal. (source : CENCO)

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