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du 9 au 12 février 2008 (semaine 06)
 

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2008-02-12 -
POLÉMIQUES AUTOUR DES DÉCLARATIONS DU DOCTEUR WILLIAMS

Primat de le Communion anglicane, l'archevêque de Canterbury, le Dr Rowan Williams, a défendu le lundi 11 février ses propos sur la loi islamique, qui sont au coeur d'une vive controverse depuis plusieurs jours.

Il avait déclaré le 7 février, dans un entretien à la radio BBC puis dans une allocution sur "l'Islam et la loi anglaise", que des aspects de la loi islamique pourraient trouver leur place en Grande-Bretagne. Mais il avait souligné qu'il n'y avait pas de place pour "les châtiments extrêmes" et la discrimination envers les femmes en Grande-Bretagne.

Sa suggestion que les musulmans puissent choisir entre un tribunal islamique et un tribunal civil pour résoudre certaines disputes comme les divorces, a provoqué un tollé en Grande-Bretagne.

En ouvrant le synode général lundi à Londres, l'archevêque a indiqué qu'il assumait l'entière responsabilité pour "toute imprécision que ce soit dans l'allocution ou l'entretien à la radio" et "tout choix de mots équivoques ayant pu contribuer à susciter l'angoisse ou une mauvaise compréhension au sein du public au sens large et particulièrement auprès de mes camarades chrétiens".

"Je pense assez fortement qu'il n'est pas inopportun pour un pasteur de l'Eglise anglicane de discuter des inquiétudes ressenties par d'autres communautés religieuses et d'essayer de mieux les placer au coeur de l'attention du public".

Deux membres du synode ont publiquement appelé à la démission du théologien, à son poste depuis 2002, tandis que de vives critiques ont émané du monde politique ainsi que de la société civile et religieuse depuis jeudi.

Un porte-parole du Premier ministre Gordon Brown a rappelé lundi matin la position de Downing Street sur le sujet: "Le Premier ministre considère que les lois britanniques doivent être fondées sur les valeurs britanniques et que la loi religieuse, tout en respectant les autres cultures, devrait être soumise aux lois pénales et civiles britanniques".

Mais ce porte-parole tient à préciser et à nuancer : "Le Premier ministre considère que l'archevêque de Canterbury est un homme de grande intégrité et de dévouement envers le public et le service de la communauté, et il comprend la difficulté qu'il doit affronter en ce moment".

Son prédécesseur Lord George Carey, archevêque de Canterbury jusqu'en 2003, estime que Rowan Williams "n'a pas vu les implications de ses déclarations. Je comprends qu'il ait été horrifié par ce qui est arrivé. Il peut avoir fait un grand bien en Grande-Bretagne en soulevant des questions liées à l'Islam. Mais ses conclusions sur le fait que la Grande-Bretagne finira par concéder certains aspects de la charia est une opinion que je ne peux toutefois partager"

" Accepter certaines loi musulmanes dans le cadre des lois britanniques serait désastreux pour la nation", estime Lord Carey.

"Il a causé des dégâts inestimables (...). C'est un homme bon mais il appartient au monde universitaire, il a été très mal conseillé", a déclaré Alison Ruoff, membre du synode. "Je suis désolée mais je pense vraiment qu'il devrait partir".

L'evêque de Rochester Michael Nazir-Ali, qui a des liens avec la chrétienté et l'islam, et l'evêque de Southwark Tom Butler ont fait part de leurs inquiétudes après ces propos, ce dernier soulignant que l'archevêque avait mis le pied dans un "champ de mines", mais soulevé néanmoins des questions légitimes. (source : presse et BBC)

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