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du 16 au 19 février 2008 (semaine 07)
 

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2008-02-19 - Japon
LA BÉATIFICATION D
ES MARTYRS DE NAGASAKI

Lors de la conférence de presse consacrée aux nouvelles normes des "procès" en canonisation et béatification, le 18 février, le cardinal
José Saraiva Martins a confirmé la béatification des 188 martyrs japonais, au Japon, le 24 novembre prochain.

C’est là l’aboutissement d’une requête présentée au pape en 1996, lors du 400e anniversaire des martyrs de Nagasaki. Cette béatification revêt une grande l’importance pour l’Eglise du Japon, car elle est « la première dont la cause a été promue par les évêques du Japon ».

Les bienheureux et les saints déjà portés sur les autels de l’Eglise du Japon ont vu leurs causes présentées par des ordres religieux. En 1981, lorsque, durant son voyage, Jean-Paul II a entendu le récit de ces martyrs, il a encouragé les évêques à promouvoir cette cause, rappelant que ces 188 martyrs – des laïcs, y compris des femmes et des enfants, à l’exception de quatre d’entre eux, prêtres – "ont été mis à mort non pour des motifs politiques ou parce qu’ils étaient des opposants politiques, mais pour leur foi chrétienne."

En annonçant, il y a dix ans, l'ouverture de ce processus,, le cardinal Hamao avait déclaré :" Bien que plusieurs d’entre eux étaient des samouraïs et connaissaient l’art de se battre, ils ont choisi la voie de la résistance non violente – et c’est notamment cela qui revêt une signification spéciale pour les hommes de notre époque."

Selon lui, il est « hautement significatif » que ces 188 martyrs soient en majorité des laïcs. En effet, ces béatifications sont porteuses d’un message pour tous les Japonais et pas seulement catholiques, car elles mettent en valeur le fait que « le droit de croire en une religion est un des droits fondamentaux de l’être humain ». Au XVIIe siècle, « ce droit n’était pas reconnu et le gouvernement a persécuté des Japonais pour cela ».

Aujourd’hui, dans le Japon contemporain, si la liberté de croire est totale, ce droit étant inscrit dans la loi, il n'en est pas pour autant, pleinement reconnu par l’opinion, car les gens ne le voient pas comme un droit fondamental ; ils pensent que la religion relève du domaine de la famille, et non de la liberté de l’individu. La religion au Japon est vue comme une affaire de tradition familiale.

Ainsi ces béatifications pourront peut-être, par l’écho que les grands médias en donneront, permettre aux Japonais de mieux comprendre ce qu’est le christianisme. Les chrétiens sont respectés au Japon et beaucoup envoient leurs enfants dans les établissements catholiques, mais, « aujourd’hui, nombreux sont ceux qui voient dans le christianisme une religion très bonne mais très stricte ». Là où les catholiques vont à la messe tous les dimanches, les bouddhistes ne doivent qu’une visite par an au temple. (source : Agence Fides)

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