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du 16 au 19 février 2008 (semaine 07)
 
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2008-02-19 - France
POUR UN STATUT JURIDIQUE DE L'EMBRYON

Une soixantaine d'évêques français ont abordé cet aspect du 18 au 20 février à Rennes en Bretagne, au cours d’une session sur « Les débuts de la vie humaine : aspects scientifique, éthique, juridique pour un discernement pastoral ».

Cette session était organisée par la Commission doctrinale des évêques de France. A cette occasion, le président des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, a largement communiqué, dans un entretien accordé au journal Ouest-France, sur les enjeux de cette rencontre.

Il y confirme que si l’Église catholique se mobilise ainsi sur le terrain bioéthique, c’est pour préparer sa prise de position sur la révision des lois l’année prochaine, prévue à la mi-2009. Et de focaliser nettement l’attention sur « le respect absolu de la vie humaine, en raison de sa dignité intrinsèque » autour de cette « question centrale » : « Est-ce que cela vaut la peine de sacrifier le respect de la dignité humaine, même pour des progrès médicaux ? »  

La position de l’Église est que l’on doit agir comme si l’embryon était une personne et non pas une chose. Il y a une continuité humaine entre la cellule initiale et l’être humain qui naît.
L’archevêque de Paris qui est considéré depuis longtemps comme un spécialiste des questions d’éthique familiale dans l’épiscopat, va même plus loin.

À ses yeux il n’y a pas d’incompatibilité pour le futur entre la loi sur l’avortement et une loi protégeant le statut de l’embryon : « À ce jour, jamais l’avortement n’a été légalisé. Il a été dépénalisé, ce n’est pas la même chose. Mme Veil n’a jamais voulu établir un droit à l’avortement. Elle a voulu atténuer des situations de détresse en ne laissant pas subsister une pénalisation considérée alors comme disproportionnée. On peut donc définir un statut de l’embryon et du fœtus dans le cadre actuel. »


Aux yeux du prélat, le prélèvement de cellules sans destruction de l’embryon n’est pas  solution. « C’est une lointaine perspective. Une question estcentrale : que sommes-nous prêts à sacrifier ? Est-ce que cela vaut la peine de sacrifier le respect de la dignité humaine, même pour des progrès médicaux ? »

Et pour exprimer sa pensée, il utilise ce style direct qui est le sien :  le point fondamental sur lequel doit reposer le débat éthique est le respect absolu de la vie humaine, en raison de sa dignité intrinsèque. « Par exemple, le législateur a voulu que le corps humain ne soit pas commercialisable : on peut acheter du bifteck de cheval, pas de l’homme. Le législateur a ainsi exprimé une conviction quant à la dignité humaine qui dépasse chacun des éléments du corps. Quand il y a transplantation d’organes, la question est résolue par le don et la gratuité. C’est essentiel. Nous ne devons jamais être dans un cadre marchand ». La protection de l’embryon passe-t-elle par un statut juridique ?

« Les récentes péripéties judiciaires nous acheminent vers cette solution », assure le cardinal. « Quand la Cour de cassation décide de légitimer l’inscription d’un foetus comme membre de la famille, cela signifie bien que ce foetus a un statut. Ce qui s’est produit depuis une cinquantained’années, c’est au contraire une transformation rampante du statut juridique, de fait, du foetus et de l’embryon. On les a chosifiés ». Pour le cardinal Vingt-trois, la position de l’Église est que l’on doit agir comme si l’embryon était une personne. « On protège les espèces animales menacées, on doit protéger l’homme ! » (source : CEF)

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