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2008-02-22 - Brésil
POUR DES ALTERNATIVES AU CÉLIBAT SACERDOTAL

A l'occasion d'une rencontre nationale des prêtres du Brésil, à laquelle participait le cardinal Claudio Hummes, un document, approuvé par l'ensemble des participants, demande à l'Eglise catholique de trouver des alternatives au célibat obligatoire.

Ce document, approuvé le 19 février par 430 représentants de 18.685 prêtres de 9.222 paroisses de tout le pays, propose au Vatican l'ordination d'hommes mariés et la réintégration des prêtres ayant abandonné le sacerdoce pour se marier.

Les participants à cette rencontre organisée à Indaiatuba, dans l'Etat de Sao Paulo, ne suggèrent pas l'abolition totale du célibat "qui continuera à être une option, par exemple dans les ordres et les congrégations religieuses", mais ils proposent "qu'il y ait d'autres formes de minstères ordonnées."

La demande sera envoyée à la Congrégation pour le clergé présidée au Vatican par le cardinal brésilien Claudio Hummes, ancien archevêque de Sao Paulo.

Le document des prêtres brésiliens arrive alors qu’en Allemagne, les déclarations de Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau et nouveau président de l’épiscopat allemand, sur le célibat sacerdotal, provoquent de vives controverses au sein de l’Eglise catholique en Allemagne.

Les participants à la rencontre ont aussi demandé des "orientations plus sûres et mieux définies sur l'accompagnement pastoral des couples remariés". Ces fidèles ne peuvent ni se confesser ni communier car ils ne peuvent pas se remarier religieusement.

Mgr Hummes qui participait à la rencontre, a déjà prévenu que ces demandes "allaient à l'encontre" des normes en vigueur au sein de l'Eglise et que celle-ci "n'avait pas l'intention de les changer".

En fait ce débat est loin d’être clos, du point de vue du théologien en dogmatique Wolfgang Beinert. Le célibat des prêtres, décidé par le pape Grégoire VII au 11ème siècle, ne se trouve pas dans les Ecritures saintes. D'ailleurs il n'est pas applique ni dans les Églises orientales catholiques, ni dans les Églises orthodoxes. Il rappelle qu'il s’agit d’une prescription disciplinaire, et non d’un dogme.

Fin novembre 2006, le cardinal Dario Castrillon-Hoyos, lui-même, préfet émérite de la Congrégation pour le clergé, écrivait dans la préface de la seconde édition en français du livre « Les origines apostoliques du célibat sacerdotal », écrit par le père jésuite Christian Cochini, que le célibat des prêtres était "une discipline" et non "un dogme", ajoutant que le célibat "aidait" les prêtres à vivre leur ministère sacré.

L'agence catholique suisse APIC fait état d'une enquête réalisée au Portugal, pays catholique s’il en est, où une écrasante majorité de Portugais se dit favorable au sacerdoce d'hommes mariés. Selon cette enquête publiée il y a quelques mois, 80,3% de la population, soit 4 Portugais sur cinq, disaient leur désir de voir le Vatican permettre le mariage des prêtres. Seuls 15,5% y étaient opposés, alors que 4,2% affirmaient ne pas avoir d'opinion sur le sujet. Selon l'enquête, réalisée à la demande du quotidien "Correio da Manha", 74,6% des "sondés" se déclaraient catholiques pratiquants. (source : Estado et Agence Apic)

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