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du 19 au 22 février 2008 (semaine 08)
 
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2008-02-22 - Allemagne
CONTROVERSE AUTOUR DU CÉLIBAT SACERDOTAL

Les déclarations de Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, et nouveau président de la Conférence épiscopale sur le célibat sacerdotal, provoquent de vives controverses au sein de l'Eglise catholique en Allemagne.

Le lien entre la prêtrise et le célibat n'est pas une nécessité du point de vue théologique, disait Mgr Robert Zollitsch dans une interview publiée par le magazine allemand "Der Spiegel". Il s'est exprimé à cette occasion contre les "interdictions de penser" à ce propos. Il avait cependant souligné que le changer serait l'affaire d'un nouveau Concile, pas d'un pays en particulier. Estimant que le célibat est un "grand cadeau", il s'est par contre montré sceptique concernant son abandon par les prêtres catholiques.

Le Comité central des catholiques allemands (ZdK) et le mouvement de la base "Nous sommes Eglise" se sont solidarisés avec lui. Président du ZdK, Hans Joachim Meyer a déclaré au journal "Kölner Stadt-Anzeiger" qu'il partageait de tout cœur ce que l'archevêque de Fribourg-en-Brisgau a dit dans son interview au "Spiegel". Il a relevé que cela faisait du bien que le nouveau président de la Conférence épiscopale allemande ne considère pas le monde comme on aimerait qu'il soit, mais comme il est en réalité. A ses yeux, ce qu'a affirmé Mgr Zollitsch est théologiquement équilibré, et une "interview n'est pas une dissertation".

Contrairement à ce point de vue, l'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, s'est distancé de Mgr Zollitsch. Mgr Müller s'est prononcé de façon catégorique contre les spéculations concernant l'abandon par l'Eglise du célibat sacerdotal. Il est d'avis qu'on ne devrait pas s'attendre à une levée du célibat "ni maintenant ni dans le futur". L'évêque de Ratisbonne a encore laissé entendre que l'on ne pouvait pas tout dire dans une "interview rapide", et qu'il fallait le faire de façon plus nuancée pour répondre aux exigences théologiques.

Le "réseau des prêtres catholiques", de tendance conservatrice, areproché à Mgr Zollitsch de donner l'impression que l'on pouvait rediscuter du thème du célibat, estimant que ce n'est pas cette obligation qui mettaiten danger les vocations sacerdotales, mais la dilution du sacerdocesacramentel par des "structures d'organisation démocratiques".

Professeur en théologie dogmatique à l'Université de Ratisbonne, Wolfgang Beinert pense pour sa part que le débat sur le célibat des prêtres n'est de loin pas terminé, même si certains aimeraient considérer le débat comme clos. Pour le bien de l'Eglise, estime-t-il, il ne devrait pas y avoir d'interdictions de penser.

Le célibat des prêtres, décidé par le pape Grégoire VII au 11ème siècle, ne se trouve pas dans les Ecritures saintes, a-t-il poursuivi, et il s'agit d'une prescription disciplinaire, pas d'un dogme. (information : KNA)

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