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du 22 au 25 février 2008 (semaine 08)
 

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2008-02-25 -
EST-CE BIEN LA FAUTE DU CONCILE ?

Il est fréquent d'entendre dire que ce sont les dispositions du Concile Vatican II qui ont favorisé la diminution des vocations sacerdotales. Est-ce la réalité? quand on étudie la diminution des vocations au Québec, on peut penser autrement.

C'est bien le point de vue du P. Guy Lesaffre, repris par la quotidien français "La Croix". Une brochure éditée en
1963, comme supplément de la «Semaine religieuse du diocèse de Lille » (actuellement « Église de Lille »), présente une étude sur l’évolution du clergé du diocèse depuis sa création (octobre 1913) jusqu’en 1963, soit exactement 50 ans.

La publication même de cette évolution révèle la préoccupation du cardinal Liénart, évêque de Lille depuis 1928, devant la brutale diminution des ordinations sacerdotales qui, si elle se poursuivait, poserait à son avis, de graves problèmes. On sait maintenant combien cette inquiétude était fondée.

Les chiffres donnés dans cette brochure démontrent clairement que le Concile n’est pour rien dans la diminution des ordinations sacerdotales. Bien avant le Concile, la société était en pleine mutation, et pas seulement en France. Mai 1968 sera là pour le démontrer.

De 1913 à 1955 les ordinations sacerdotales dans le diocèse de Lille sont en moyenne de 36-37. A partir de 1956 que le paysage diocésain change totalement. Alors qu’en 1954 il y a 32 prêtres ordonnés pour le diocèse, en 1956 ils sont 20 et 17 seulement en 1957. 17 sera la moyenne des ordinations de 1956 à 1963.

C’est donc dès 1951 que les entrées au séminaire sont réduites par deux. Nous sommes à 4 ans de la guerre d’Algérie, encore bien loin du Concile, à 17 ans de 1968…Le Concile intervient donc au cœur d’un mouvement en marche depuis longtemps, 15 ans et sans doute beaucoup plus.

L’Église ne crée pas ce mouvement, elle s’efforce de l’appréhender. On peut dire qu’en réunissant un Concile en 1962, l’Église montre qu’elle est à l’écoute du monde de ce temps, et qu’elle s’efforce de répondre à ses interrogations. Faut-il ajouter : tardivement ? En fait elle était en avance sur beaucoup d’autres, dit le P. Guy Lesaffre (source : La Croix)

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