Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 6 mars 2008 (semaine 10)
 

-
2008-03-06 - RD Congo
DES HEURTS MARQUENT UN DIFFICILE RETOUR AU CALME


Le 3 mars, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a appelé au calme après des violences qui ont fait sept morts et une douzaine de blessés entre la police et les adeptes d'un mouvement politico-religieux au Bas-Congo.

La Monuc "déplore" ces violences et appelle à "un retour immédiat au calme, à l'arrêt de toute violence et à la continuation du dialogue, afin de trouver des solutions durables aux problèmes de la province".

Les fidèles de Bundu dia Kongo (BDK) sont accusés depuis plusieurs mois par les autorités et la société civile locales de se livrer à des actes d'intolérance à Luozi.

La police avait renforcé sa présence dans cette cité d'environ 50.000 habitants, où, une semaine auparavant, trois civils avaient été brûlés vifs par des inconnus présentés comme des adeptes de BDK.

Après une visite de travail fin février à Matadi (chef-lieu du Bas-Congo), le chef de la Monuc, Alan Doss, avait éjà réitéré que "la violence ne permettait en aucune façon de régler les problèmes", rappelle le texte de la Monuc.

Dans le même temps, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a décidé de poursuivre en justice les "auteurs" des récentes violences qui ont fait en une semaine au moins 25 morts au Bas-Congo, a-t-on annoncé de source officielle jeudi au lendemain d'un conseil des ministres à Kinshasa.

Ces violences, débutées fin février, ont opposé la police à des membres de la secte politico-religieuse Bundu dia Kongo (BDK). Plusieurs bâtiments publics avaient été saccagés.

"Le conseil (des ministres) a décidé des poursuites judiciaires à l'encontre de tous les auteurs directs et indirects de ces troubles qui ont causé mort d'hommes et dégâts matériels importants", indique le porte-parole du gouvernement, Emile Bongeli, dans un communiqué sur cette réunion présidée par le chef de l'Etat, Joseph Kabila. "La justice tant civile que militaire est à pied d'oeuvre".

Le bilan officiel de 25 morts a été contesté par le chef spirituel de BDK, le député Ne Muanda Nsemi, qui accuse les forces de l'ordre d'avoir "lancé des roquettes (contre) les populations", faisant "au moins 80 morts" à Luozi et "quarante à Seke-Banza". Il réclame une "mission d'enquête neutre pour faire toute la lumière" sur ces troubles.

Tout en déplorant des pertes en vies humaines, le gouvernement demande au ministre d'Etat chargé de l'Intérieur de "poursuivre la mission de pacification et de restauration de l'autorité de l'Etat" à Luozi et à Seke-Banza, territoires situés au nord-est et nord-ouest de la capitale provinciale Matadi où se sont concentrées les violences.

Les "makessa", adeptes de BDK, sont accusés par les autorités, la société civile et les Églises catholique, protestante et kimbanguiste notamment, de commettre "des actes de terreur" et de "prononcer de condamnations à mort".

Ils sont aussi accusés de démanteler les symboles de l'Etat (drapeau), interdisant l'hymne national dans les écoles et la pratique d'un culte différent du leur dans les villages sous leur contrôle.

Selon le communiqué, la Monuc procède au "renforcement de son dispositif militaire et policier" dans le Bas-Congo pour "aider à la protection des populations civiles, qui demeure au coeur" de son mandat. (source : Allafrica)

Retour aux dépèches