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du 4 au 6 mars 2008 (semaine 10)
 
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2008-03-06 - Turquie
LA SITUATION RESTE TOUJOURS INADMISSIBLE

La loi sur les fondations religieuses d'utilité publique laisse irrésolus les problèmes auxquels le Patriarcat de Constantinople est confronté, car elle ne remet pas en question les confiscations, par l'Etat turc, de nombreux biens religieux du Patriarcat.

Cette situation prend son origine dans un jugement de la Cour suprême turque, selon laquelle toutes les donations et propriétés acquises entre 1936 et 1974 ont été déclarées illégales dans le contexte de la crise militaire et politique chypriote de 1974 impliquant la Turquie et la Grèce et ayant amené à la partition de l’île de Chypre.

Ces propriétés seront rendues seulement si elles n’ont pas été cédées à des tiers et si une requête est présentée par les parties intéressées d’ici 18 mois. Mais il n’est pas fait état de ce qui adviendra des nombreux monastères qui appartiennent au Patriarcat œcuménique de Constantinople et certains observateurs se demandent pourquoi.

La loi sur les fondations religieuses d'utilité publique laisse en effet irrésolus les graves problèmes auxquels le Patriarcat de Constantinople est confronté, la nouvelle loi ne remettant pas en question les confiscations, par l'Etat turc, de nombreux monastères et biens du Patriarcat qui pense dès à présent aux mesures auxquelles il pourrait recourir afin d'obtenir réparation pour les graves injustices dont il a été la victime.

La Cour européenne de Strasbourg statuera sur le sujet lorsque le recours lui sera présenté.

La Turquie en tant qu'État ne reconnaît pas le caractère œcuménique du Patriarcat de Constantinople. Pour le gouvernement turc, c'est une institution turque et c'est pourquoi il se refuse à ce qu'elle soit une institution religieuse internationale aspirant à jouer ce rôle international en s'immisçant dans le conflit gréco-turc même si elle en est victime.

Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomé 1er, pour sa part, a dit regretter, après l’adoption de la loi le 28 février par le Parlement turc, que les fidèles orthodoxes n'aient pas "les pleins droits des citoyens turcs". Il a ainsi dressé la liste des limitations de leurs libertés comme l'éducation religieuse, la perte des biens ecclésiastiques, l'absence de personnalité juridique pour son Eglise présente dans la région depuis 17 siècles ou encore le fait que le patriarche doive être élu parmi les citoyens turcs.

Ce dernier point, a-t-il expliqué, "pose de sérieux problèmes pour l'avenir". Le patriarche Bartholomé 1er réclame des droits,"rien de plus". "Nous étions 180' 000 grecs orthodoxes en 1923, au début dela République turque, et nous sommes aujourd'hui entre 4 et 5000.Pourquoi?", s'est-il interrogé.

Il a alors donné l'exemple de l'Institut théologique orthodoxe de l'île d'Halki (Heybeliada), au large d'Istanbul, fermé sur ordre des autorités turques en 1971. "En fermant cette école, le gouvernement a agi contre le Traité de Lausanne, contre le principe de liberté religieuse qui est valable pour tous", a regretté le Patriarche. (source : Apic et Asia News)

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