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2008-03-10 -
LE CARDINAL BERTONE EN AZERBAÏDJAN

Après la consécration de la première église catholique, le dialogue interreligieux et oecuménique fut au centre des journées du cardinal Bertone, à Bakou, où il fut accueilli à la mosquée de Taza Pir, à la synagogue et dans la cathédrale orthodoxe russe.

Le cardinal Tarcisio Bertone devait séjourner en Azerbaïdjan du 6 au 9 février. Le vendredi 7, il a consacré la première église catholique de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. En inaugurant cette église dédiée à l’Immaculée Conception, il a confié qu’il vivait un événement qui restera dans les annales, “un événement plein de signification“, car ainsi Dieu avait voulu permettre que se réalise un signe concret de renaissance spirituelle et morale après une période “de persécution et de violence athéiste“.

Il a notamment salué la présence, lors de la cérémonie, du président de la République, Ilham Aliyev. Il a souligné que le terrain avait été donné à Jean Paul II durant sa visite en Azerbaïdjan, les 22 et 23 mai 2002, par le président Heydar Aliyev, père de l’actuel chef de l’Etat.

Il souligné alors l’engagement de l’Azerbaïdjan à promouvoir “une tolérance religieuse authentique“, saluant la présence et le soutien du chef des musulmans du Caucase, le cheikh ul-Islam, mais aussi d’autres leaders religieux du pays et de membres
du corps diplomatique.

S’adressant aux fidèles catholiques, le cardinal Bertone a rappelé les souffrances supportées dans le passé, affirmant que le
jour était finalement arrivé pour eux de pouvoir prier dans leur église.

Dans la journée du 8, il visita la cathédrale russe orthodoxe de Bakou, récemment restaurée. Demandant à l’évêque Alexandre de saluer en son nom le patriarche Alexis I. Il avait ensuite encouragé la poursuite du “chemin qui rapproche nos cœurs et nos routes", appelant à la réconciliation les Églises chrétiennes "d'Orient et d'Occident". "Dans un pays qui offre de grandes possibilités pour nous chrétiens, notre devoir d'amour réciproque est d'autant plus urgent. C'est un don que doit concrétiser la fraternité chrétienne en Azerbaïdjan." .

Le Secrétaire d'État du Vatican après avoir visité la synagogue, a déjeuné avec le chef des musulmans du Caucase, Sheykh ul-Islam Allah Shukur Pasha Zade, le remerciant de "son souci de tolérance religieuse et de son objectif de maintenir la convivialité, démontrant ainsi que les religions ne doivent ni être instrumentalisées, ni créer des oppositions ou des conflits."

Après la rencontre officielle entre lui et le premier ministre Artur Rasi-zadeh, le cardinal Bertone a souligné la nécessité de maintenir des rapports “amicaux et pacifiques” entre les États de la région du Caucase et a lancé un appel aux grandes puissances.

" Au-delà de la valeur idéale de la cohabitation – a dit le cardinal en parlant avec les journalistes à la fin de la rencontre – il y a aussi les intérêts concrets qu’il faut affronter et résoudre pacifiquement”. Il faut veiller à "ne pas allumer la mèche des conflits” et il a ajouté que “le problème n’est pas seulement celui de chacun des États comme l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie mais aussi des grandes puissances: nous devons les convaincre à renoncer aux visées de conditionnements politiques de ces pays".

" En ce sens, nous devons tous coopérer – a poursuivi le secrétaire d’État du Vatican – particulièrement au niveau européen car l’Azerbaïdjan fait partie du Conseil d’Europe, et il est lié à l’Otan” avec l’objectif de “résoudre les problèmes pacifiquement”.

L’Azerbaïdjan compte plus de 93% de musulmans majoritairement chiites, 5% de fidèles orthodoxes rattachés au Patriarcat de Moscou, et quelques centaines de catholiques.

Quelques jours avant l’arrivée du cardinal Bertone à Bakou, il y avait eu des affrontements entre les militaires azéris et arméniens à la frontière de l’enclave arménienne du Nagorno-Karabach, affrontements qui avaient provoqué 15 victimes. (Source : Agence Misna)

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