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2008-03-10 - Macédoine
CONSTRUIRE DES LIEUX DE CULTE

Le gouvernement macédonien veut bâtir une église au centre de Skopje et une mosquée à Tetovo, au grand dam des défenseurs de la laïcité, et des communautés religieuses minoritaires, de facto mises en situation de discrimination.

Le caractère laïc de l’État est mis en péril, tel est le message des constitutionnalistes, des représentants de plusieurs groupes religieux et de plusieurs partis politiques. Ils considèrent que consacrer de l’argent public à la construction d’édifices religieux contrevient au principe constitutionnel de séparation de l’État et de l’Église.

L’Église orthodoxe macédonienne, la Communauté islamique et l’Église catholique sont les plus grandes communautés et reconnues comme tel. Vingt petits groupes religieux de moindre envergure dénoncent quant à eux le caractère discriminatoire que présente l’implication de l’État dans les activités des communautés religieuses.

Borje Cvetkovski, pasteur de l’Église adventiste , conteste la position du gouvernement. " [La décision de financer une église et une mosquée] indique l’abandon du caractère laïc de l’État. En ce qui nous concerne, nous prônons totalement le respect du principe de séparation des Églises et de l’État. S’il s’agit ici du prélude à une fusion des Églises et de l’État, nous nous y opposons catégoriquement. Les communautés religieuses doivent construire elles-mêmes leurs lieux de culte". C’est d’ailleurs ce que nous faisons [dans la communauté adventiste]".

Même son de cloche à l’Église évangélique congrégationaliste, où l’on souligne également les difficultés que la communauté rencontre en ce qui concerne la construction d’édifices religieux. Selon eux, l’État ne délivre pas de permis de construire aux églises chrétiennes protestantes.

Selon la Constitution, les communautés et groupes religieux sont séparés de l’État et sont égaux devant la loi. Selon les données du recensement de 2002, 65% des citoyens macédoniens se disent chrétiens orthodoxes, 33% se disent musulmans et 0,35% se disent catholiques. Le pays compte également cinq mille Adventistes et Évangélistes méthodistes, ainsi qu’un millier de Témoins de Jéhovah et encore d’autres communautés.

Le Mouvement pour l’unité nationale des Turcs a également pris part au débat. À leurs yeux, la décision du gouvernement de financer la construction d’une église dans le centre de Skopje représente une attaque directe contre le caractère laïc de l’État. Ils demandent quant à eux la rénovation de patrimoine musulman ottoman. (source : Courrier des Balkans)

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