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2008-03-13 - Cambodge
POUR ÉVITER DES SITUATIONS CONFLICTUELLES

Environ 600 responsables ou délégués représentants 46 religions et organisations religieuses étaient présents à la première rencontre interreligieuse nationale organisée par ministère des Religions et des Cultes du gouvernement cambodgien.

Cette rencontre eût lieu le 20 février dernier, à Phnom Penh. Le Premier ministre Hun Sen est intervenu pendant une demi-heure à la fin de cette rencontre, laquelle a permis de dresser la carte de toutes les instances religieuses et des communautés de foi présentes dans le pays mais aussi aux responsables religieux de déclarer, dans un texte commun, leurs remerciements au Premier ministre « pour sa sympathie, sa générosité et son soutien, qui permettent l’exercice de la liberté de religion au Cambodge ».

Selon Kun Haing, ministre d’Etat chargé du ministère des Religions et des Cultes, 95 % de la population cambodgienne, soit 14 millions d’habitants, sont adeptes du bouddhisme Theravada, dit du Petit Véhicule, qui bénéficie du statut de religion de l’Etat ; ils sont desservis par 4.307 pagodes et 55.583 moines, répartis en deux ordres principaux, Mohanikay et Thammayut.

L’islam vient en second, avec 320.167 fidèles disposant de 277 mosquées et 333 surav ou salles de prière. Kun Haing rapporte encore que les chrétiens sont répartis en plusieurs branches.

Les catholiques, au nombre de 18.584, ont 25 églises et 52 autres lieux de culte. Quant aux protestants, ils sont 155.207 fidèles, avec 193 églises et 1.434 autres lieux de culte. Les autres religions sont très minoritaires, ne rassemblant, au total, que 1 % de la population.

Chaque entité religieuse, chaque croyant au Cambodge est « partie prenante du développement de notre pays », a déclaré le Premier ministre, en remerciant toutes et tous pour le travail réalisé sur le sol cambodgien. Cependant, dans un souci de paix durable et « pour promouvoir et conserver l’harmonie religieuse au sein de notre pays, chaque organisation doit faire en sorte d’éviter les situations conflictuelles vis-à-vis de la nation cambodgienne », a-t-il rappelé.

Une trentaine de catholiques (22 laïcs, quatre prêtres, deux évêques et deux religieuses) ont participé à la rencontre. Ils représentaient les trois circonscriptions de l’Eglise catholique au Cambodge. Pour certains, comme Sem Ket, une laïque de Kompong Thom, de la préfecture de Battambang, cette première rencontre interreligieuse « a aidé chaque religion à mieux comprendre l’autre ».

La rencontre s’est achevée sur une déclaration en neuf points visant à remercier le Premier ministre, mais aussi pour rappeler le respect de tous au bouddhisme comme religion de l’Etat, aux traditions, à la culture et aux valeurs morales khmères, ainsi qu’aux lois et à l’ensemble des règlements établis par le gouvernement.

Duong Savong, le porte-parole de la communauté catholique a fait remarquer que, s’il était évident que toutes les confessions devaient respecter le bouddhisme, les bouddhistes devaient eux aussi respecter les autres religions. D’autres participants ont noté que la rencontre était certes remarquable pour l’amélioration du dialogue interreligieux, mais qu’elle n’était certainement pas dénuée d’arrière-pensées politiques. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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