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du 14 au 17 mars 2008 (semaine 11)
 

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2008-03-17 - Bolivie
DANS DES SITUATIONS DÉLICATES ET DANGEREUSES.

Le 14 mars, jour où le Pape recevait le nouvel ambassadeur de Bolivie auprès du Saint-Siège, le président bolivien, Evo Morales, se déclarait favorable à une éventuelle médiation de l'Eglise catholique pour sortir de la grave crise politique du pays.

La situation est en effet grave, car le gouvernement de gauche et l'opposition libérale et conservatrice ainsi que six gouverneurs de régions (sur neuf) ont rompu tout dialogue sur des dossiers sensibles comme le projet de nouvelle Constitution, les autonomies des régions ou encore la répartition des impôts sur le gaz, la principale richesse de la Bolivie.

"Si, ils (l'opposition) veulent des observateurs internationaux: ils sont les bienvenus; si, ils veulent la participation de l'Eglise catholique, (et) évangélique: ils sont tous les bienvenus pour débattre, mais pour chercher l'unité nationale sur la base de la solidarité" a affirmé jeudi le chef de l'Etat dans la région d'Oruro (sud), un de ses bastions politiques.

Un porte-parole de l'épiscopat a déclaré peu après que l'Eglise avait toujours été ouverte à une demande d'aide au dialogue, soulignant que "ces demandes seront étudiées" et qu'elle y répondra.

Ce même jour, au Vatican,
14 mars, Benoît XVI recevait les lettres de créances de M.Carlos Federico de la Riva Guerra, nouvel Ambassadeur de Bolivie. Le Pays traverse une profonde transformation, lui disait le Pape. "Il s'y produit des situations délicates et parfois dangereuses, devant lesquelles on ne doit pas rester indifférents, tandis que croît la tension sociale et se diffuse un climat de mésentente".

Il rappelait également que ses "profondes racines chrétiennes avaient soutenu le peuple durant les avatars de l'histoire, et lui ont donné le sens du respect et de la réconciliation qui est tellement nécessaire en ce temps de difficultés pour le pays".

Ceux qui ont la responsabilité d'assumer les destins du pays, a poursuivi le Pape, mais aussi l'ensemble des dirigeants socio-économiques, "doivent favoriser dans la population les conditions du dialogue et de la négociation. Cet objectif sera atteint si tous les boliviens donnent le meilleur d'eux-mêmes, avec franchise et générosité, et même abnégation et sacrifice... Ainsi la collaboration des personnes et des institutions saura éradiquer les maux qui affligent le pays, souvent frappé par des catastrophes naturelles, qui réclament des moyens matériels efficaces et le sens de la fraternité pour faire face".

Puis le Saint-Père a dit que "la renaissance civile et sociale, politique et économique, exige un engagement désintéressé en faveur d'un peuple qui a besoin d'assistance matérielle, mais aussi morale et spirituelle. La paix ne saurait être acquise sans la justice, la vérité, la liberté, la coopération, l'amour et la réconciliation de tous".

Fidèle à sa mission, l'Eglise "est toujours prête à aider à la pacification et au développement, matériel et spirituel, en proposant sa doctrine et en exprimant ses opinions sur les questions sociales. Respectant les compétences de l'Etat, l'Eglise assume son devoir d'orientation des fidèles, auxquels elle propose, ainsi qu'à toute la société, le rejet de la haine raciste, du revanchisme et de la vengeance, qui divisent les hommes et entravent la solidarité et la confiance dans le respect des diversités".

Ensuite, Benoît XVI a souligné que "la défense des droits humains, solidement appuyés sur les valeurs éthiques de la justice, de la paix, de l'honnêteté, de la transparence et de la solidarité, permet de corriger les injustices sociales. Pour cela, il faut enseigner le bien moral, ce qui est juste et injuste, sans lesquels aucune société ne peut résister. Cet enseignement doit donc commencer dès le plus jeune âge et la famille a un rôle décisif à jouer. Elle doit pouvoir compter sur les aides nécessaires à l'accomplissement de sa mission, car elle est la principale agence de paix de la société".

Il a conclu en espérant qu'en Bolivie triomphe, avec l'aide de Dieu, "une authentique recherche du respect de qui ne partage pas les mêmes idéaux, pour que la paix et la justice ouvrent ensemble les portes d'un développement harmonieux et stable, éclaire aussi la conscience de ce qu'il faut trouver des solutions équitables et raisonnables aux problèmes. La concorde doit unir les volontés de dépasser les difficultés en vue du bien commun".
(source : VIS)

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