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du 14 au 17 mars 2008 (semaine 11)
 

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2008-03-17 -
LE "CRI DU COEUR" DE BENOÎT XVI

C'est un véritable cri du coeur qu'a lancé le Pape en évoquant, à l'Angelus, à l'issue de la célébration de la Passion de Jésus,la mort de l'archevêque de Mossoul, Mgr Faraj Raho, pour lequel il a célébré lundi matin 17 mars la Sainte Messe.

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Au terme de cette célébration solennelle au cours de laquelle nous avons médité la Passion du Christ, je désire rappeler le défunt archevêque de Mossoul des Chaldéens, Monseigneur Paulos Faraj Rahho, disparu de façon tragique il y a quelques jours. Son beau témoignage de fidélité au Christ, à l'Eglise et à son peuple, que malgré de nombreuses menaces il n'avait pas voulu abandonner, me pousse à lancer un cri du coeur : arrêtons les massacres, arrêtons la violence, arrêtons la haine en Irak !"

" Et je lance en même temps un appel au peuple irakien, qui depuis cinq ans subit les conséquences d'une guerre qui a détruit sa vie civile et sociale : bien-aimé peuple irakien, lève la tête et sois, toi-même, en premier lieu, le reconstructeur de ta vie nationale ! Que la réconciliation, le pardon, la justice et le respect de la cohabitation civile entre tribus, ethnies et groupes religieux, soient la voie solidaire vers la paix, au nom de Dieu !"

Durant la messe de lundi, dans une chapelle du Vatican,
le Pape a fait part de sa proximité avec les membres de "l'Eglise aimée qui souffre, croit et prie en Irak... en confiant qu'ils sachent trouver dans la foi, la force de ne pas se décourager dans la situation difficile qu'ils sont en train de vivre".

Le Saint-Père a régulièrement rappelé dans son homélie le contexte liturgique de la Semaine sainte qui revit les dernières heures de Jésus et où "le contraste est net entre la vérité et le mensonge, entre la douceur et la droiture du Christ, et la violence et la tromperie de ses ennemis". Il a souligné comme le Seigneur "a fait l'expérience de l'approche de la mort violente, a senti se resserrer autour de lui la trame de ses persécuteurs... l'angoisse et la peur jusqu'à l'heure cruciale de Gethsémani". Mais le Christ -a-t-il ajouté- vit tout cela dans la communion avec le Père et conforté par l'onction de l'Esprit Saint".

En citant ensuite l'Evangile du jour qui raconte l'onction du Christ à Béthanie, Benoît XVI a énuméré les onctions de Mgr.Rahho pendant sa vie, depuis celle de son baptême et de sa confirmation, jusqu'à celles de son ordination sacerdotale et épiscopale. Il a souligné aussi "les onctions d'affection filiale, d'amitié spirituelle que les fidèles lui réservaient et qui l'ont accompagné dans les heures terribles de son enlèvement et de son emprisonnement douloureux, où il était peut-être déjà blessé, jusqu'à l'agonie et la mort, et jusqu'à son indigne sépulture où l'on a ensuite retrouvé sa dépouille mortelle".

"Mais ces onctions sacramentelles et spirituelles -a souligné le Saint-Père- étaient des gages de résurrection, gage de la vraie vie que le Seigneur Jésus est venu nous donner!"

Le Pape a aussi fait référence aux lectures du prophète Isaïe centrées sur la figure du Serviteur de Dieu qui portera, proclamera et établira le droit, "avec une insistance sur ce mot qui ne peut pas passer inaperçu". Le Serviteur, face à une condamnation injuste, rend témoignage à la vérité, en restant fidèle à la loi de l'amour".

"En suivant ce chemin -a ajouté Benoît XVI- Mgr. Rahho a pris sa croix et a suivi le Seigneur Jésus et a ainsi contribué à porter le droit dans son pays martyr et dans le monde entier, en rendant témoignage à la vérité. Il a été un homme de paix et de dialogue... avec une prédilection particulière pour les pauvres et les personnes handicapées... Que son exemple soutienne tous les Irakiens de bonne volonté, chrétiens et musulmans, pour construire une cohabitation pacifique, fondée sur la fraternité humaine et sur le respect réciproque!".

"Ces jours-ci -a conclu le Saint-Père-, en union profonde avec la communauté chaldéenne en Irak et ailleurs, nous avons pleuré sa mort et la façon inhumaine dont il a fini sa vie terrestre. Mais aujourd'hui, dans cette eucharistie que nous offrons pour son âme consacrée, nous voulons rendre grâce à Dieu pour tout le bien qu'il a accompli... par lui. Nous espérons aussi que, depuis les Cieux, il intercède auprès du Seigneur pour obtenir aux fidèles de cette terre tant éprouvée, le courage de continuer à travailler pour un avenir meilleur".

C'est la première fois que le Vatican indique que Mgr Rahou, 65 ans, a pu mourir des suites de blessures et non des conséquences sur sa santé fragile de la détention. Selon les première informations parvenues jusqu'à présent à Rome, le corps de l'archevêque ne portait pas de traces de balles. (source : VIS)

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