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du 18 au 21 mars 2008 (semaine 12)
 

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2008-03-21 -
L'EXODE DES CHRÉTIENS CHALDÉENS

La France s'apprête à accueillir dans les prochaines semaines quelque cinq cents réfugiés de la communauté chrétienne d'Irak, car "sont plus menacés que les autres", a annoncé le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

"Nous allons j'espère en accueillir près de 500 dans les semaines qui viennent et on verra après", a-t-il déclaré, en ajoutant que "nous ne refuserons pas d'accueillir des musulmans" mais "le problème c'est que personne n'accueillait les chrétiens". Le chef de la diplomatie française a souligné qu'il y avait déjà une forte communauté chaldéenne à Paris, de plusieurs dizaines de milliers de chrétiens et que les chaldéens d'Irak parlaient souvent le français.

M. Kouchner a par ailleurs confirmé qu'il comptait se rendre prochainement en Irak, où il était déjà allé en août 2007, sans donner de date précise. Il compte notamment se rendre à Erbil, dans le Kurdistan irakien -une région où se sont réfugiés de nombreux chrétiens d'Irak- où la France ouvre un consulat.

Avant l'invasion américaine de mars 2003, la communauté chrétienne d'Irak totalisait quelque 800.000 membres, soit 3% environ de la population en très grande majorité musulmane. Une grande partie d'entre eux ont fui le pays ou se sont installés au Kurdistan irakien. C'est d'ailleurs dans cette région, que l'archevêque chaldéen de Mossoul Mgr Faraj Rahou avait été enlevé fin février par des inconnus et son cadavre a été retrouvé la semaine dernière.

Au sein de la hiérarchie catholique, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, qui s'était rendu en Irak en février, avait à son retour plaidé pour accueil en Europe des chrétiens irakiens qui se sont enfuis de leur pays.

Le projet français a en revanche suscité des réserves de la part des tenants d'une politique d'asile qui ne soit pas fondée sur des critères confessionnels.

Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile, avait accusé, le 17 mars, le gouvernement de vouloir faire une "opération de communication" en faisant venir ces chaldéens irakiens aux alentours du début de la présidence française de l'Union européenne, qui commence le 1er juillet.

"Il est clair que cette minorité chrétienne court des risques, mais au même titre que beaucoup d'autres Irakiens", a souligné M. Henry. Ce responsable avait évoqué la situation tragique de "milliers" d'Irakiens déjà exilés en France, semblant méconnaître le soutien que la communauté chaldéenne leur apporte. (information : mission chaldéenne)

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