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du 22 au 24 mars 2008 (semaine 12)
 

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2008-03-24 - Sénégal
DANS UNE PÉRIODE DE CRISE ALIMENTAIRE

Les catholiques du Sénégal ont célébré Pâques dans un climat de pénurie alimentaire, pour les populations vivant en milieu
rural, d'autant qu'à la sécheresse, s’est ajoutée une épidémie de méningite.

Dans beaucoup de pays du continent, du Sénégal à l’Afrique du Sud, et du Cap-Vert au Soudan, les récoltes ont été mauvaises cette année à cause de l’insuffisance des pluies. A cela s’ajoute une flambée des cours internationaux des céréales.

Conséquence: paysans et éleveurs ruraux africains ont de sérieux problèmes alimentaires. Les organisations humanitaires ont multiplié les appels à l’aide internationale. En Afrique, les cultures céréalières appelées aussi cultures vivrières dépendent entièrement des eaux de pluies pendant l’hivernage. Lors de l’hivernage 2007, les pluies se sont arrêtées plutôt que d’habitude. Les familles les plus démunies ont épuisé leurs réserves alimentaires et manquent de ressources et n’ayant pas de quoi se nourrir, sautent des repas et, dans les cas les plus extrêmes, survivent en se nourrissant d’aliments sauvages (herbes, feuilles et baies), ou de déchets.

Ce constat, rapporte l’IRIN, l'Agence de presse de l’ONU, a été dressé par des experts alimentaires. De ce fait, la période de soudure a commencé depuis janvier. Elle est accompagnée d’une augmentation des prix sur les marchés.

Au Sénégal, à cause de la "disette", des familles catholiques ont passé les fêtes de Pâques dans de grandes difficultés. Beaucoup d’entre elles, vivants dans la zone de Thiadiaye (sud de Dakar) ont leurs greniers vides, sans mil et sans arachide. La radio privée dakaroise "Walf Fm" rapporte qu'à la veille des fêtes, elles en étaient à demander de l’aide dans les paroisses. Selon le curé de cette paroisse, l’abbé Gérard Diène, ces difficultés de survie n’épargnent pas non plus les musulmans.

Même à Dakar, de nombreuses familles catholiques ont déclarés avoir réduit cette année la quantité des plats préparés à l’occasion de Pâques. Il s’agit notamment du célèbre "Ngalakh", un mets sucré préparé à base de millet, et composé, entre autres, de pâte d’arachide, de sucre, de pain de signe (un fruit des pays sahéliens), de raisin sec. Depuis des siècles, il est le plat principal des familles catholiques au Sénégal pendant la fin du carême. Lors des fêtes de Pâques, les chrétiens partagent leur Ngalakh avec les voisins, connaissances et amis musulmans.

Mais Pâques a été célébrée malgré tout. A la fin de la Semaine sainte, des processions de fidèles, conduits par leurs curés ont eu lieu à travers les artères des villes, ponctuées par la prière et l'adoration. Des groupes de fidèles ont mis en évidence "la passion du Christ", à travers une scène théâtrale présentée par les jeunes chrétiens. (source : Agence Apic)


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