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du 25 au 28 mars 2008 (semaine 13)
 
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2008-03-28 -
LE MESSAGE PASCAL DES ÉVÊQUES AFRICAINS

Dans leurs messages à l'occasion de Pâques, nombreux sont les évêques qui, d'une manière unanime, se sont élevés contre certaines pratiques érigées en règle dans leurs pays, qui entraînent de mauvaises conditions de vie pour les populations.

Parmi celles-ci, la corruption et la mauvaise gestion des ressources économiques. Et ceci en République démocratique du Congo, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en Angola comme au Gabon.

Dans  une lettre pastorale, adressée à tous les chrétiens de son diocèse, publiée par le quotidien kinois, "Le Potentiel", et lue dans toutes les paroisses de la capitale, l'archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, a estimé que "c'est en se débarrassant" des pêchés - notamment de ce qu'il a nommé des "anti-valeurs" - que l'on peut prétendre à appartenir à la famille du Christ.

Pour lui, les chrétiens de l’archidiocèse de Kinshasa ont "intérêt à se conformer aux Ecritures saintes, en bannissant les mauvais comportements". Il s’est dit hostile aux anti-valeurs, avant de décrier la sorcellerie, l'escroquerie, le mensonge, le vol, le viol et tout autre forme d'anti-valeurs.

Au même moment, Mgr Basile Mvé Engone,  archevêque de Libreville, au Gabon, exhortait ses fidèles "à la conversion (morale), au changement des mauvaises habitudes, ainsi qu’au changement de vie, pour vivre selon les recommandations de Dieu".

Au Cameroun voisin, "Le Messager", quotidien publié à Douala, seconde ville du pays, a rapporté que l'archevêque de Yaoundé, Mgr Simon-Victor Tonyé Bakot, s'en est vivement pris "aux menteurs de la République et aux responsables de la situation de misère dans laquelle vit le Cameroun". Faisant référence, à ce sujet, aux violentes émeutes qui ont secoué fin février le pays, il a répété plusieurs fois: "Plus jamais ça !"

Liés à la vie chère, ces troubles ont fait officiellement une vingtaine de morts. Il est temps, dit-il, de quitter le monde du mensonge. Il a déploré cette misère qui dépouille l'être humain de sa dignité, une jeunesse abandonnée en grande partie à elle-même, une courbe de prix des produits de consommation en permanente ascension, un fossé toujours grandissant entre les pauvres et les riches, des personnes âgées abandonnées à leur triste sort, la manipulation des consciences et des excitations à la violence et au vandalisme qui sont autant d’images qu’il voudrait voir disparaître du Cameroun.

Pour ce faire, il faut faire triompher la vérité et "quitter résolument le monde du mensonge, de la duplicité, de l'hypocrisie, de la délation, de la médisance et des calomnies".

Au Burkina-Faso, Mgr Jean-Marie Untaani Compaoré, archevêque de Ouagadougou, la capitale, a lui aussi appelé les hommes politiques de son pays, à "abandonner la politique politicienne qui les cristallise" sur leurs intérêts personnels, pour faire une politique "servante des intérêts despopulations".

Cité par un quotidien local, "Le Pays", il invite aussi les opérateurs économiques à ne pas courir le risque de ne servir que les nantis, tout en dénonçant la corruption, l’absentéisme et le manque d’ardeur des fonctionnaires. Ces tares, a-t-il dit, minent leur dignité, et finissent par faire "désespérer d'eux".

Revenant sur de récents troubles sociaux dans le pays, liés au coût élevé de la vie, Mgr Compaoré a souligné que le monde "souffre et se décompose au point que les honnêtes gens ne s'y retrouvent plus et s'y sentent perdus". Avec ces troubles, "nous avons réalisé en fin de compte que nous portions tous la responsabilité de ce ras-le-bol d'une partie marginalisée de notre société, grande victime de la corruption, de l'égoïsme de ceux qui deviennent toujours plus riches alors que l'ensemble de notre société devient toujours plus pauvre".

En Côte-d’Ivoire voisin, Mgr Jean Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan plaidé pour une rupture avec la corruption. S’adressant à cinq mille fidèles qui célébraient avec lui Pâques à la grande cathédrale d’Abidjan, il a souligné la nécessité, pour les Ivoiriens, de "rompre avec nos rancunes, nos égoïsmes, et les dessous de table", a rapporté le quotidien "Le Nouveau Réveil" d’Abidjan. Il a aussi invité ses compatriotes "à la moralisation" de leur vie, ajoute le quotidien "Notre Voie". 

En Angola, le Père José Alfredo Tchimbinda a appelé la population à participer au processus électoral, à l’occasion de Pâques. Le prêtre de la ville de Caala, située à une vingtaine de kilomètres à l‘ouest de Huambo, a conseillé aux populations de participer librement au processus électoral encours, pour l'élection, en 2009, des futurs dirigeants du pays. En prenant part à ce processus, elles aideront à "définir une gouvernance transparente et juste" pour leur bien-être.

"La paix et la liberté du peuple sont des éléments fondamentaux pour l'exercice démocratique, tout comme elles sont déterminants dans le processus d'élection des futures dirigeants de l'Angola qui vont contribuer à la reconstruction et à l’unité nationale pour le développementsocio-économique de la nation", a-t-il fait observer. Il a invité les chrétiens angolais à combattre la haine, l'intrigue, la jalousie et l'indifférence à la religion. Après plus de 40 ans de guerre civile,l’Angola est engagée dans la paix depuis 2002. (source : Agence Apic et Allafrica)

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