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du 25 au 28 mars 2008 (semaine 13)
 
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2008-03-28 - Russie
UNE ÉGLISE QUI DIVISE ORTHODOXES ET MUSULMANS


Le projet de construction d'une église orthodoxe en mémoire des 330 victimes du massacre de Beslan, en Tchetchénie, crée de vives tensions entre chrétiens et musulmans.

L'évêque orthodoxe de Stavropol et de Vladikavkaz, Mgr Feofan (Aschurkow), avait annoncé, il y a un certain temps déjà, qu'une église devrait être érigée sur le terrain de l'école où avait eu lieu les événements de 2004, à la mémoire des otages tués.

En raison de la situation confessionnelle de l'Ossétie du Nord, La plupart des victimes étaient des chrétiens orthodoxes, qui sont majoritaires en Ossétie du Nord ; quelques-unes des victimes aussi étaient musulmanes. Un accord avait été passé, en mars 2005, entre le Patriarcat de Moscou et l'Eglise russe orthodoxe hors-frontières pour la construction d'un monastère et d'un centre de réhabilitation à Beslan.

Dans ce contexte, le président du "Conseil des muftis russes", Rawil Gainutdin, a protesté contre le plan de construction d'une église sur le site du massacre. Il a affirmé que l'Eglise orthodoxe russe voulait manifestement accaparer pour elle la tragédie de Beslan.

Ce serait, selon lui, irresponsable de présenter les événements comme s'il s'agissait d'un drame qui avait atteint seulement les chrétiens. Les quelque 20 millions de musulmans qui vivent dans la région en seraient "exclus", si l'on acceptait le plan de construction d'une église proposé par l'évêque Feofan. Ce dont abesoin la région, c'est, à son avis, d'un monument qui commémore une tragédie nationale, sans référence à une quelconque religion.           

Quant aux habitants de Beslan, ils auraient, selon la porte parole du diocèse orthodoxe local, opté pour la construction d'une église comme mémorial. Il s'agit alors pour elle de respecter le choix de personnes qui ont perdu un ou plusieurs proches lors de ces événements ou qui ont elles-mêmes été otages.

L'administration de l'Ossétie du Nord se cantonne dans des affirmations assez vagues à propos des discussions en cours concernant les options à prendre pour ériger le mémorial.

Rappelons que le 1er septembre 2004, des terroristes tchétchènes avaient fait irruption dans une école de la ville de Beslan, dans la région du Caucase. Les hommes armés avaient pris plus de 1.000 personnes en otages, avant tout des enfants et des adolescents.              

Lors de la libération des otages par les forces spéciales du Ministère russe de l'Intérieur, dans des circonstances non encore entièrement clarifiées à ce jour, il y eut un véritable bain de sang faisant au moins 330 victimes parmi les otages. (source : Apic)

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