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2008-03-31 -
L'OCI ÉTUDIE SA SITUATION INTERNE ET MONDIALE

Le 11ème sommet de l'Organisation de la conférence islamique (Oci) qui vient de se tenir à Dakar, les 13 et 14 mars, a été marqué par l'Islamophobie "new look", dont sont accusés l'Occident, et même une certaine frange de l'Église catholique.

Ce "sommet" s'est déroulé dans un contexte particulier dominé d'abord, par ce qui est jugé comme une offensive de l'Occident contre l'Islam et qui rappelle, dans son discours dominant, les messages de haine et de rejet, portés par les "Croisés" du Moyen -Age. Les élites politiques, les médias occidentaux et même une partie de l'Église catholique, assimilée à l'Occident, ont été mis en cause.

Les participants de ce Sommet ont été très attentifs à cette évolution de l'opinion qui décrète que le monde est désormais régi par des « équations vitales », à savoir « Islam = violence ; violence = terrorisme ; terrorisme = menace sur la Civilisation », cette alliance de gouvernance mondiale accréditant alors la thèse du « Choc des Civilisations » théorisée par Samuel Huntington.

Même si le 11ème Sommet de l'OCI a voulu ne pas voir que les conséquences qui découlent de cette vision étriquée, fausse et dangereuse, il a conclu que les musulmans sont acculés sur la défensive et ont généré, au travers de multiples humiliations et restrictions à leur liberté religieuse un "refoulé musulman" de forte intensité dans les Sociétés européennes et nord-américaines, comme en attestent les évènements regrettables survenus récemment au Danemark comme aux Pays-Bas.

Par ailleurs, le contexte mondial est secoué par les crispations nées de la gestion du « nucléaire iranien ». L'activisme politique débordant noté dans les grandes chancelleries européennes et aux Etats-unis, pour condamner et menacer l'Iran, sur la base d'un mode de traitement inique (si on le compare, au même moment, au traitement réservé à la Corée du Nord, sur la même question), plonge le monde musulman dans un profond désarroi mais légitime. Faut-il ou non, soutenir l'Iran ?

Cette interrogation trouve partiellement une réponse sans équivoque auprès de certaines Monarchies du Golfe convaincues qu'une Iran nucléarisée est plus qu'une menace, un très grave danger pour leur sécurité et leur intégrité territoriales.

Les 57 pays membres ont accepté de revisiter le thème de la Solidarité, au coeur de la doctrine sociale et morale de l'Islam. Pourvu qu'il soit compris la nécessité de créer, dans toutes les régions du monde musulman, des Délégations à la solidarité islamique (DSI).

Le 11ème sommet a décidé, à l'unanimité de ses membres, de procéder à une révision de sa Charte, pour une correcte vision du monde. Il n'est plus question d'une « Jihad » pour enlever Al Qods Al -Sharif (Jérusalem) des mains des Juifs, mais plutôt, de revenir à cette réalité propre à Jérusalem, principal et incomparable espace de rencontre entre les trois grandes religions révélées que sont le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam.

De l'avis de la majorité des participants, l'OCI devrait s'en tenir à la Résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations-Unies du 11 décembre 1948, en son article 8, proclamant et veillant sur le Statut international de Jérusalem, dans le respect de sa dimension de ville de convergence et de communion entre les trois principales religions du monde ?

D'autres thèmes ont été abordés comme la révision des modalités d'adhésion des futurs membres, pour mieux intégrer les réalités géopolitiques de la sociologie politique du monde. Ainsi, des pays comme l'Inde, la Chine, la Russie, la France... qui abritent des millions de musulmans « minoritaires » mais en nombre grandissant (leur effectif dans ces pays dépasse, largement celui de la plupart des pays arabes et d'Afrique déjà adhérents), ne doivent-ils pas dépasser leur statut d'observateurs, pour intégrer celui de membres à part entière ? (source : OCI)

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