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FlashPress - Infocatho
du 29 au 31 mars 2008 (semaine 13)
 

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2008-03-31 -
DE MOSSOUL A LHASSA

Que valent les valeurs religieuses dans ce monde qui les met en second plan.
Les réactions aux violences de Lhassa et de Mossoul soulèvent la question d'un nouveau rapport de force entre qui y croient et ceux qui ne les écoutent plus.

Dans le même temps que nous éprouvons une légitime compassion pour les deux millions de Tibétains empêchés de cultiver librement leurs traditions culturelles et religieuses, comment se peut-il que nous restions sourds et aveugles au sort des chrétiens orientaux après l'assassinat, le 14 mars 2008, de l'évêque chaldéen de Mossoul. Ce crime signifie le début de la fin pour les communautés chrétiennes d'Orient, naguère fortes de plusieurs dizaines de millions de personnes.

Celles-ci ont pu être laminées en quelques décennies parce qu'il ne s'est trouvé personne pour prendre leur défense en Occident, comme en Orient, de l'Amérique Latine aux pays scandinaves, de la Turquie à l'Irak, y compris parmi les personnalités musulmanes engagées dans un «dialogue islamo-chrétien».

L'équilibre international et la mondialisation des marchés demandent seulement "un peu plus de retenue" dans les violences, selon l'expression curieuse et ambigue de George W. Bush.

Le gouvernement de Pékin a le temps avec lui mais aussi la majorité de la communauté internationale car il n'y a que les 700 millions d'Occidentaux qui s'émeuvent des événements du Tibet et ils ne sont que 11% de la population mondiale et deux fois moins que la seule Chine !

Les Japonais se gardent de faire la leçon aux Chinois. Et pour cause. Ceux-ci auraient beau jeu de leur rappeler le «viol de Nankin». Les Occidentaux n'ont pas non plus les mains propres au regard de la Chine et, à trop vouloir traiter de haut le gouvernement de Pékin, ils courent le risque de réveiller de vieux et douloureux souvenirs qui ont nom guerres de l'opium, la diplomatie de la canonnière, la mise à sac du Palais d'Été, etc.

Les réactions aux violences de Lhassa comme de Mossoul ou de Bagdad soulèvent en définitive la question d'un nouveau rapport de force entre ceux qui croient encore pouvoir dire les droits de l'homme et le reste du monde qui ne les écoutent plus. (source : Hérodote)

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