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2008-04-03 - Chine
LES 400 ANS DE L'ÉVANGILE A SHANGAÏ

Mgr Jin Luxian a présidé début mars une messe marquant le début des célébrations des 400 ans de l’évangélisation de Shanghaï, initiée en 1608 par un Shangaïen, proche du P. Matteo Ricci.

C’est en effet en 1608 que, à la demande des jésuites, Xu Guangqi, un Shanghaïen, proche du P. Matteo Ricci et baptisé en 1603 à Nankin, est revenu dans sa ville natale pour prêcher l’Évangile. En deux ans, 200 personnes avaient été baptisées et une église construite sur le site de l’actuelle cathédrale Saint-Ignace.

Aujourd’hui le diocèse compte 141 églises, plus de 140 000 fidèles, et près de 70 prêtres et 70 religieuses.

Dans son message pascal de cette année, lu dans toutes les paroisses, Mgr Jin Luxian avait ainsi exhorté les catholiques de Chine :" L’Eglise catholique avait 3 millions de fidèles en 1949, mais aujourd’hui elle en est à un peu plus de 6 millions selon les statistiques officielles. Tous les membres de nos églises doivent se mobiliser et évangéliser... Imitons les pasteurs et les trois mages, imitons Marie-Madeleine et allons nous aussi voir Jésus... qui se trouve chez les pauvres, chez nos voisins, chez nos malades. Levez les obstacles et les murs devant vos yeux, nettoyez vos oreilles pour que vous puissiez entendre la voix de la vérité, puissiez-vous entendre l’appel du Seigneur : ‘Venez et voyez’”.

Mgr Jin Luxian est né en 1921 à Shanghai au sein d’une famille catholique fervente. Elève de l’école jésuite Saint Ignace, il est orphelin très jeune et reste marqué par la guerre civile qui sévit en Chine puis par la guerre avec le Japon. En 1938, il entre chez les jésuites à Shanghai. Très doué, il est envoyé en Europe pour poursuivre ses études. A Lyon, il étudie, avec pour ami, lefutur cardinal Decourtray, sous la direction d’un autre futur cardinal, Henri de Lubac.

Deux ans après la victoire de Mao Zedong en 1949, contre l’avis de tous, il retourne en 1951 dans son pays natal où il devient recteur du grand séminaire de Shanghai. Arrêté en 1955, il devient prisonnier de l’Etat comme de milliers d’autres catholiques. Il est "libéré" en 1973 et accepte de devenir traducteur pour le gouvernement – acte de trahison aux yeux de nombreux catholiques qui refusaient, eux, toute collaboration avec les communistes.

En 1982, il accepte de devenir supérieur du séminaire "officiel" de Sheshan et en 1984, il devient évêque auxiliaire de Shanghai. Alors qu’une Eglise souterraine, fidèle à Rome, se débat dans les persécutions, il incarne jusqu’à aujourd’hui l’Eglise "officielle" et gouvernementale mais qui s'ouvre aux relations avec Rome. (source : Eglises d'Asie)

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