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du 1 au 3 avril 2008 (semaine 14)
 

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2008-04-03 -
L
E SAINT SIÈGE DIALOGUE AVEC LE ROI ABDALLAH

Pour le vaticaniste Sandro Magister, le Saint-Siège a réagi de deux manières, directe et indirecte, aux accusations lancées contre Benoît XVI pour avoir baptisé le musulman converti Magdi Cristiano Allam pendant la veillée pascale.

Le Saint-Siège a exprimé son point de vue de manière directe dans “L’Osservatore Romano“ du 25-26 mars par une note de son directeur Giovanni Maria Vian. Puis par une déclaration faite sur Radio Vatican, le 27 mars, par son directeur, le père Federico Lombardi, au moment même où les critiques d'un des signataires de "la lettre des 138 musulmans", Aref Ali Nayed, se faisaient vivre .

C est également “L’Osservatore Romano“ qui a servi de support aux réponses indirectes. Le jeudi 27 mars, le journal du pape a consacré un grand article à Ramón Lull – connu en Italie sous le nom de Raimondo Lullo. Ce franciscain, qui a vécu aux XIIIème et XIVème siècles, était un grand connaisseur de la langue et de la littérature arabe. Il défendait ardemment une prédication missionnaire visant à convertir et baptiser les populations musulmanes dans les pays méditerranéens dominés par l’islam.

Le titre et le sous-titre de l’article – signé par une spécialiste en la matière, Sara Muzzi – était éloquent: “Raimondo Lullo et le dialogue entre les religions. Si je te montre la vérité, tu finiras par la faire tienne“. En effet, comme le montrent aussi ses livres, Lullo s’est battu pour promouvoir une prédication missionnaire pacifique, fondée entièrement sur la connaissance des deux croyances, sur la force de conviction et sur l’argumentation rationnelle de la vérité.

Deux jours plus tard, le samedi 29 mars, “L’Osservatore Romano“ consacrait deux articles à deux phases de dialogue entre l’Eglise catholique et l’islam. Ils montraient comment ce dialogue aboutit à des résultats prometteurs, au moment même où la polémique contre le baptême d’Allam par le Pape faisait rage.

Le premier signe prometteur vient d’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde. Les 8 et 9 mars, une rencontre entre représentants chrétiens et musulmans a eu lieu à Yogyakarta. Des bouddhistes et des hindouistes étaient également présents. La rencontre portait sur les moyens permettant aux religions de collaborer pour répondre aux défis de la globalisation. En outre, au moment de Pâques, à Jakarta, la capitale, 35 oulémas réputés, venant d’autant d’écoles islamiques, ont lancé un appel pour que l’instruction donnée aux jeunes musulmans se fasse de manière correcte et respectueuse, loin de toute justification de la violence. Titre de l’article: “En Indonésie, des preuves de dialogue entre chrétiens et musulmans“.

Sur
la même page, “L’Osservatore Romano“ mettait encore plus en évidence certains faits survenus récemment en Arabie Saoudite. L’article était intitulé: “Le roi saoudien en faveur d’une rencontre ‘avec les frères de foi‘. Abdallah, face à la crise des valeurs éthiques, ouvre le dialogue avec chrétiens et juifs“.

L’article du journal du Vatican s’ouvrait sur ces mots du roi Abdallah: " Une pensée m’obsède depuis deux ans. Le monde souffre et cette crise a provoqué un déséquilibre de la religion, de l’éthique et de l’humanité toute entière. […] Nous avons perdu la foi dans la religion et le respect pour l’humanité. La désintégration de la famille et la diffusion de l’athéisme dans le monde sont des phénomènes effrayants que toutes les religions doivent prendre en considération et vaincre. […] C’est pourquoi j’ai eu l’idée d’inviter les autorités religieuses à exprimer leur avis sur ce qui se produit dans le monde. Si Dieu le veut, nous commencerons à organiser des rencontres avec nos frères appartenant aux religions monothéistes, entre représentants du Coran, de l’Evangile et de la Bible“.

Le journal du Vatican a ajouté que la proposition du roi Abdallah avait été approuvée par les principaux intellectuels musulmans du royaume. Au moment même où les accusations pleuvaient sur Benoît XVI à cause du baptême d’Allam, non seulement le roi saoudien n’en a pas tenu compte, mais il s’est exprimé en des termes diamétralement opposés. (texte intégral dans Chiesa)

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