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FlashPress - Infocatho
du 4 au 5 avril 2008 (semaine 14)
 

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2008-04-05 - Indonésie
UNE CONDAMNATION CHARGÉE DE SENS


Le 3 avril dernier, un tribunal d’Amboine, chef-lieu de la province des Moluques, a condamné à la prison à vie Johan Teterisa, leader du petit mouvement indépendantiste local RMS (‘République des Moluques Sud’), reconnu coupable de « trahison ».

Reconnu coupable à vie.... pour avoir agité un drapeau du mouvement séparatiste lors d’une visite à Amboine, l’an dernier, de Susilo Bambang Yudhoyono, président de la République unitaire d’Indonésie. Dans les semaines qui ont précédé ce jugement, dix-neuf autres membres du RMS ont été condamnés à de lourdes peines de prison, allant de dix à vingt ans de réclusion. Pour eux aussi, le fait d’avoir agité des drapeaux de manière non violente lors de la visite présidentielle a été jugé comme un acte de contre la République unitaire d'Indonésie.

En fait la sévérité des peines témoigne de l’extrême sensibilité de tout ce qui touche à l’unité de l’archipel indonésien. Aux Moluques, théâtre d’un sanglant conflit intercommunautaire entre chrétiens et musulmans de 1999 à 2002, la manifestation des militants du RMS lors de la visite présidentielle de 2007 avait été très mal vécue par les officiels indonésiens, ces derniers craignant que le retour à une cohabitation pacifique entre les communautés chrétienne et musulmane ne soit fragilisé par de telles actions.

Réclamant l’indépendance pour cette province à l’époque majoritairement peuplée de chrétiens (protestants surtout), le RMS avait été immédiatement interdit par les autorités, avant de réapparaître après 1998. Formé principalement de chrétiens mais comptant quelques musulmans en son sein, le groupe n’a jamais connu une large audience aux Moluques et, lors des conflits intercommunautaires des années 1999-2002, des musulmans des Moluques se sont servis de son existence pour demander le soutien de leurs coreligionnaires dans le pays afin de combattre les chrétiens, accusés de visée séparatiste, alors que ce n'était pas leur un objectif politique. (source : EDA)

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