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du 5 au 8 avril 2008 (semaine 15)
 
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2008-04-08 -
GORBATCHEV NE RENIE PAS SON PASSÉ

Mikhaïl Gorbatchev, admirateur de Dostoïevsky et de de saint François, au point de venir à Assise en pèlerinage, n'en affirme pas moins avec force qu’il ne croit toujours pas en Dieu, et nie s'être converti au christianisme, contrairement à Tony Blair.

"J’étais et je reste un athée", a déclaré l'ancien dirigeant communiste de l’Union Soviétique à l’agence de presse russe Interfax. "La religion est importante pour la société et c’est de plein gré que j’ai visité des Eglises, des synagogues et des mosquées au cours de mes voyages. Mais on ne peut pas dire de moi que je l’ai fait parce que je suis croyant."

Le jour de la Saint-Michel 1987, pourtant, il déclarait à Mgr Rozier, président de Pax Christi et à Mgr Guy Deroubaix, évêque de Saint-Denis, qu'il avait reçus au Kremlin, la lumière spirituelle que lui avait apportée Dostoïevsky, qu'il avait relu durant l'été avec sa femme Raîssa, aujourd'hui décédée.

Le prêtre lithuanien Miroslavo Anuskevicius, qui travaille à Assise, a rapporté au quotidien italien "La Stampa" que Gorbatchev, accompagné de sa fille, Irina, avait passé une demi-heure agenouillé en prière sur la tombe de saint François au cours d’une visite du sanctuaire catholique le 19 mars, avant de faire le tour de la basilique.           

"Pour moi, saint François est l’alter Christus, l’autre Christ. Son histoire me fascine et a joué un rôle fondamental dans ma vie", aurait dit l’ancien communiste qui a 77 ans. "C’est par saint François que je suis arrivé à l’Eglise, il était donc important que je vienne visiter sa tombe. Je suis très ému d’être ici en un lieu si important non seulement pour le catholicisme, mais pour toute l’humanité". 

Cependant, dans l’interview accordée à Interfax, Gorbatchev a nié être un chrétien pratiquant.  "C’est en touriste et non pas en pèlerin que je me suis rendu sur cette tombe", a-t-il expliqué à l’agence.

Il avait rouvert le dialogue avec l’Eglise orthodoxe russe en 1988 au bout de 70 années de régime communiste et c’est à lui qu’on avait attribué le rétablissement de la liberté religieuse avant qu’il ne démissionne en 1991 après l’échec d’un coup d’Etat à Moscou, orchestré par les partisans de la ligne dure du parti.           

En octobre 2005, le patriarcat oecuménique avait fait de l’ancien dirigeant soviétique un "archon", c’est-à-dire un noble. Auparavant, il avait fait don d’une partie du prix Nobel de la paix qu’il avait reçu en 1990 pour construire une Eglise à Privolnaya, le lieu où il est né, près de Stavropol.

Gorbatchev, qui a entretenu des relations amicales avec Jean Paul II après une visite historique du Vatican en 1989, avait expliqué au correspondant d’ENI en 1997 que, selon lui, le pontife né en Pologne était "le plus à gauche de tous les dirigeants de la terre" étant donné sa réaction face à "la pauvreté, l’injustice et la misère humaine, même si elle est un don de Dieu".            

Bien que partisans officiellement d’un athéisme militant, plusieurs autres dirigeants du parti communiste soviétiques, n'avaient pas perdu la foi et sont même devenus des chrétiens pratiquants après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991. En novembre 1982, la tombe de Brejnev fut bénie aux pieds des murailles du Kremlin et en avril 2007, Boris Yeltsin fut enterré selon le rite chrétien, le premier chef d'État russe depuis le tsar Alexandre III en 1894. (source : ENI)

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