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FlashPress - Infocatho
du 9 au 11 avril 2008 (semaine 15)
 

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2008-04-11 -
IL NE VOULAIT PLAIRE QU'À DIEU SEUL

Evoquant ainsi la figure de saint Benoît, Benoît XVI a invité à un “renouvellement éthique et spirituel“ qui s’appuie sur les racines chrétiennes du continent, car saint Benoît “exercé une influence fondamentale sur la civilisation et sur la culture européenne“.

" Les instruments politiques,économiques et juridiques sont certainement importants pour créer une uniténouvelle et durable, mais il faut aussi susciter un renouvellement éthiqueet spirituel qui puise dans les racines chrétiennes du continent... Autrement, on ne peut pas reconstruire l’Europe“, a tout simplement affirmé le Pape. 

" Je voudrais parler aujourd'hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît : « L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine » (Dial. II, 36)... saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son oeuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne.

..." De fait, l'oeuvre du saint et, en particulier sa Règle, se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons « Europe »".

..."
Dans tout le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre que la vie de saint Benoît était plongée dans une atmosphère de prière, fondement central de son existence. Sans la prière, l'expérience de Dieu n'existe pas. Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité. Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets. En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission.

"Dans sa Règle, il qualifie la vie monastique d'« école du service du Seigneur » (Prol. 45) et il demande à ses moines de « ne rien placer avant l'Oeuvre de Dieu [c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures] » (43, 3). Il souligne cependant que la prière est en premier lieu un acte d'écoute (Règle.Prol. 9-11), qui doit ensuite se traduire par l'action concrète. « Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les
faits à ses saints enseignements », affirme-t-il (Prol. 35). Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et contemplation « afin que Dieu soit glorifié en tout » (57, 9).

..." En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de saint Benoît est la recherche sincère de Dieu (58, 7) sur la voie tracée par le Christ humble et obéissant (5, 13), ne devant rien placer avant l'amour pour celui-ci (4, 21 ; 72, 11) et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix... toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu."

..."
En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre l'humanisme véritable."

. En 1964, le Pape Paul VI a proclamé saint Benoît Patron de l'Europe. (source : VIS)

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