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du 9 au 11 avril 2008 (semaine 15)
 
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2008-04-11 - Suisse
DÉRIVES ET DYSFONCTIONNEMENTS MÉDIATIQUES


Une dizaine de journalistes catholiques réunis à Lausanne ont anaysé le fonctionnement et les
dysfonctionnements médiatiques prenant comme "cas d'école", les affaires de pédophilie dans l'Eglise.

Invité par la section romande de l'Association suisse des journalistes catholiques, Christophe Büchi, correspondant romand pour la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), s'est dit "gêné face au monde des médias, qui n'a pas assez discerné, ni respecté le principe de proportion face à ce saffaires".

Le plus inquiétant, selon lui, c'est qu'il n'a pas repéré d'erreurs professionnelles graves - si ce n'est le goût douteux de certaines photos à caractère privé qui n'ont rien à voir avec l'intérêt du public -mais au total, le résultat de cette déferlante médiatique aboutit à un résultat plus que douteux. "Jour après jour, presque un tiers des pages nationales de certains journaux était consacré à ces affaires d'abussexuels. Il s'agit là d'une disproportion manifeste".

Deux principes différents ont motivé la couverture de ces affaires par certains médias, selon Christophe Büchi:- Le mimétisme ("Comment se fait-il que nous n'ayons pas encore parlé de ça dans notre journal?") en même temps qu'une différenciation "artificielle" ("Parlons des même choses, mais autrement, avec des exclusivités").

Depuis le dramatique suicide d'un prêtre sur Neuchâtel, faussement et injustement attaqué par la presse, les medias ont réfléchi à leur responsabilité. "C'est dramatique, mais il a presque fallu ça pour que l'on revienne à la réalité",et Christophe Büchi invite ses confrères journalistes à réfléchir sur le risque de dérive dans leur profession.

Le P. Claude Ducarroz, de Fribourg et collaborateur à l'Echo Magazine, s'est dit personnellement "triste, et déçu par ce qui pouvait se passer dans l'Eglise". " Mais cela dit, est-il suffisant d'utiliser le conditionnel pour faire état de rumeurs et de soupçons non contrôlés? "Cela peut provoquer des victimes innocentes". Et de prendre une comparaison en utilisant les supermarchés : "Une rumeur lancée à la Migros devient un soupçon à la Coop et un fait avéré au Café du Commerce".

Joseph Bossart, journaliste à l'agence Apic, a mis en évidence la rapidité avec laquelle les informations ont circulé et évolué. Un blog sur internet est repris par un journal gratuit, puis par les journaux payants. Il s'ensuit des dossiers, enquêtes très rapides (parfois superficielles) et interviews, tout cela à une vitesse époustouflante. "On perd vite la tête. La concurrence entre médias, tout comme l'effet de meute, sont très marqués. Et les dérapage sarrivent très rapidement", affirme Joseph Bossart. 

Le journaliste André Kolly, directeur du Centre catholique de radio et télévision à Lausanne, a été très sensible au harcèlement subi par certains confrères indirectement concernés par ces affaires de pédophilie. Il a également relevé que dans les forums de discussion, tout se disait, même des affirmations inadmissibles. "On n'est pas à l'abri de n'importe quelle dérive. Et cela est d'autant plus navrant de le constater en tant que journaliste". (information : Agence Apic)

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