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du 12 au 14 avril 2008 (semaine 16)
 

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2008-04-14 - Mexique
L'ÉGLISE ET LES TRAFIQUANTS DE LA DROGUE


Quand les trafiquants de drogue veulent changer de vie, ils leur arrivent de se racheter devant Dieu en versant généreusement aux oeuvres de charité proches de l'Église cet argent sale dont ils ne veulent plus, d'où une polémique dans les médias.

Une déclaration du président de la Conférence épiscopale mexicaine, ambigüe dans les termes, pouvait le faire croire. Il est vrai que
que les trafiquants de drogues donnent effectivement de l'argent pour des oeuvres sociales, des infrastructures routière, l'électricité et même pour construire des chapelles voire des églises dans leurs communautés rurales, souvent très pauvres.

L'évêque de Texcoco a souligné sans ambiguïté que l'Eglise condamnait le narcotrafic et refusait les aumônes des trafiquants. Mgr Aguiar a déclaré à la presse que nombre de ces trafiquants sont bien reçus dans leurs lieux d'origine, parce qu'ils y ont apporté des services dont bénéficie la population. Et comme ils n'ont pas perdu leurs racines chrétiennes et leur foi, ils font même construire des chapelles consacrées au saint patron du lieu ou au saint pour lequel ils ont une grande dévotion. C'est pour cette raison que les habitants les considèrent souvent comme des bienfaiteurs généreux qui aident à améliorer la situation des gens pauvres.

Le président de la Conférence épiscopale mexicaine, la CEM, accuse les médias de faire une mauvaise interprétation, car il n'a jamais
dit, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, que l'Eglise catholique recevait de l'argent des trafiquants, ce que précise, sur le site internet de la CEM, l'évêque auxiliaire de Guadalajara, Mgr José Leopoldo Gonzalez Gonzalez, secrétaire général de la Conférence épiscopale mexicaine.

Et de souligner qu'on ne peut déduire des déclarations de Mgr Carlos Aguiar que l'Eglise tolère les actions et la conduite des trafiquants de drogue. Au contraire, affirme-t-il, "l'Eglise condamne et continuera à le faire parce que c'est un attentat contre la vie et contre le bien du Mexique". Mgr Aguiar constate les faits et le porte-parole de l'archevêché de Mexico déclare que "l'argent sale ne se lave pas avec des œuvres soi-disant caritatives".

En fait le président de la CEM a dit que dans les zones rurales et pauvres, "où le gouvernement n'a pas de moyens pour agir, les narcotrafiquants réalisent des œuvres très significatives pour les communautés paysanes", en ajoutant qu'il ne justifiait pas de telles actions, "mais je dis simplement ce qui est une évidence". (source : Agence CNS)

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