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FlashPress - Infocatho
du 12 au 14 avril 2008 (semaine 16)
 

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2008-04-14 - France
AVEC LES GENS DU VOYAGE

Désignés par leurs communautés, environ 200 responsables diocésains, voyageurs et gadjé ("non voyageurs"), se sont réunis à Benoite-Vaux dans la Meuse du vendredi 4 au dimanche 6 avril pour mettre en commun de ce qu’ils vivent localement.

Ce congrès n'est pas celui d'un monde à part, même si les communautés des gens du voyage, manouches, gitans, ...est loin d'être semblables avec celles des paroisses sédentaires. Il n'y a qu'une Église localement :
«Il n’y a pas l’Église des voyageurs et l’Église des "gadjé", déclarait l'un des congressistes.

Samedi après-midi, c’est un principe, seuls les voyageurs prennent la parole. Le thème choisi pour cette édition: «Peuple du voyage, garde confiance, Dieu t’aime». «On a tous des moments de doute, mais on se rappelle tous les jours la confiance que Dieu nous a donnée. On met notre confiance dans un avenir où nos enfants apprennent à lire et écrire, où l’on respecte davantage la planète », affirme un délégué de Tours.

«Nous avons un ami à l’hôpital depuis trois mois. Notre groupe de prière s’y réunit à 90 tous les mercredis, l’hôpital nous a prêté une salle» , raconte une religieuse tsigane de la Haute-Saône. Ainsi, les témoignages de foi et de nombreuses pensées pour des malades dominent, ponctués de chants. « On a besoin de moments comme ça pour se souvenir que l’on fait partie d’une aumônerie nationale, que l’on n’est pas seuls», commente le P. Olivier Dumas, aumônier national des gens du voyage et lui-même manouche (c’est d’ailleurs l’un des trois seuls prêtres en France à être de la communauté des gens du voyage).

L’aumônerie des gens du voyage dynamique, avec ses écoles de la foi, les célébrations qu’elle organise en plein air ou sous chapiteau, ses chorales, temps de prière, partenariats avec des organismes non tsiganes, mais ses animateurs sont aussi inquiets de la défection des rangs de l’Église catholique au profit des mouvements évangéliques, et du recul de la foi, au même titre que dans le reste de la société.

«On se sent un peu seuls, pratiquants catholiques, au sein même des gens du voyage» , confirme Sonia, mère de famille, dont le port d’attache est en Meuse, et qui fréquente la paroisse de son secteur. «La foi se perd quand on se sédentarise, que l’on va moins aux pèlerinages d’été, comme aux Saintes-Maries­de-la-Mer, mais voyager coûte cher» .

Claude Demarcq, diacre, regrette le manque de bénévoles pour organiser les temps de prière avec les familles, sur les terrains. «Les gadjé sont déjà très sollicités ailleurs, et ils ont peut-être des craintes vis-à-vis du monde du voyage. Les voyageurs, eux, ont parfois peur de ne pas y arriver. Mais il faudrait qu’ils puissent prendre plus de responsabilités au sein de l’aumônerie » , estime-t-il.

D
ans le diocèse de Strasbourg, depuis quelques années, un "voyageur," Rosino Hoffmann, est, à la demande de l’archevêque, coopérateur en pastorale, rémunéré par le diocèse pour animer le monde du voyage sur le plan religieux mais aussi apporter une médiation dans les questions plus matérielles telles que les aires d’accueil. (source : Gens du voyage)

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