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du 15 au 17 avril 2008 (semaine 16)
 
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2008-04-17 - USA
LE DISCOURS DE BENOÎT XVI AUX ÉVÊQUES


En fin de l'après-midi du mercredi 16 avril, Benoît XVI
a présidé la célébration des Vêpres avec les évêques au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception de Washington, puis s'est adressé à eux et a répondu à trois de leurs questions.

Au début de son homélie, le Saint-Père a souligné "la grande vitalité et créativité" du peuple américain, ainsi que sa générosité pour les pauvres et nécessiteux, qui se manifeste aussi dans "les différentes formes d’aide humanitaire des catholiques à travers la Caritas catholique et les autres associations".

En soulignant que "l’Amérique est aussi une terre de grande foi ", dont les habitants se distinguent par leur "ferveur religieuse", Benoît XVI a ajouté qu’ils "n’hésitent pas à introduire dans des discours publics des raisons morales". Par ailleurs, "le respect pour la liberté religieuse est profondément enraciné dans la conscience américaine ".

" Les personnes ont aujourd’hui besoin qu’on leur rappelle le but ultime de leur existence... Sans Dieu,...nos vies sont, en définitive, vides... Le but de toute notre activité pastorale et catéchétique, l’objet de notre prédication, le centre même de notre ministère sacramentel doit être celui d’aider les personnes à établir et à alimenter une relation vitale avec Jésus-Christ, notre espérance".

A une époque où "les progrès de la médecine sont porteurs de nouvelles espérances pour beaucoup, des enjeux éthiques sans précédent peuvent être soulevés. Il est donc plus important que jamais d’assurer une solide formation dans les enseignements moraux de l’Eglise à ces catholiques qui sont engagés dans le domaine de la santé"... "Votre voix est respectée et a beaucoup à apporter aux discussions sur les questions sociales et morales d’actualité... Il est de votre devoir de faire en sorte que la formation morale offerte à tous les niveaux de la vie ecclésiale reflète l’authentique enseignement de l’Evangile de la vie". 

Le Saint-Père a souligné encore que "la situation de la famille au sein de la société reste une préoccupation importante pour nous tous" et a ajouté que "le divorce et l’infidélité ne cessent de croître, et de nombreux jeunes hommes et femmes choisissent de retarder le mariage ou même de l’ignorer complètement".

Ainsi,-a-t-il ajouté- "on assiste à une décroissance alarmante du mariage catholique aux Etats-Unis ainsi qu’à une augmentation des cohabitations, dans lequel le don réciproque des époux à la façon du Christ, au moyen du sceau d’une promesse publique de vivre les exigences d’un engagement indissoluble pour l’existence entière, est simplement absent". 

"Il est de votre devoir de proclamer avec force les arguments de foi et de raison qui parlent de l’institution du mariage, compris comme un engagement pour la vie entre un homme et une femme, ouvert à la transmission de la vie. Un tel message devrait résonner aux oreilles des personnes aujourd’hui, parce que c’est essentiellement un “oui” inconditionnel et sans réserve à la vie, un “oui” à l’amour et un “oui” aux aspirations du cœur de notre humanité commune, alors que nous nous efforçons d’accomplir notre profond désir d’intimité avec les autres et avec le Seigneur".

Puis Benoît XVI a longuement abordé la question de la pédophilie qui a tant marqué l'Église. "Parmi les signes contraires à l’Evangile de la vie que l’on peut trouver en Amérique, mais aussi ailleurs, il y en a un qui est l’objet d’une profonde honte : l’abus sexuel sur des mineurs... Nous avons reçu de Dieu cette responsabilité, en tant que pasteurs, de soigner les blessures causées par toute violation de confiance, de favoriser la guérison, de promouvoir la réconciliation et de nous approcher avec une tendre préoccupation de ceux qui ont été sérieusement blessés". 

"Nous devons toutefois rappeler -a poursuivi le Pape- que la plus grande majorité des prêtres et des religieux en Amérique accomplit un travail excellent en apportant le message libérateur de l’Evangile aux personnes qui sont confiées à leurs soins pastoraux, mais qu’il est d’une importance vitale que les sujets vulnérables soit toujours protégés des blessures qu’ils pourraient causer".

"
S’ils veulent atteindre pleinement leur objectif, toutefois, les politiques et les programmes que vous avez adoptés doivent être placés dans un contexte plus large. Les enfants méritent de grandir avec une compréhension saine de la sexualité et de sa juste place dans les relations humaines. Ils devraient être épargnés des manifestations dégradantes et de la manipulation grossière de la sexualité, si répandues aujourd’hui. Ils ont le droit d’être éduqués dans d’authentiques valeurs morales, enracinées dans la dignité de la personne humaine.

"
Cela nous ramène à notre préoccupation quant à la centralité de la famille et la nécessité de promouvoir l’Évangile de vie. Que signifie parler de la protection de l’enfant, quand la pornographie et la violence peuvent être vues dans tant de maisons à travers des médias largement accessibles aujourd’hui ? Nous devons réévaluer de toute urgence les valeurs qui sous-ten­dent la société, pour qu’une saine formation morale soit offerte aux jeunes aussi bien qu’aux adultes. Tous ont un rôle à jouer dans cette tâche – pas seulement parents, responsables religieux, professeurs et catéchistes, mais aussi les médias et les industries du spectacle. En effet, chaque membre de la société peut collaborer à ce renouveau moral et en bénéficier.

"
Prendre vraiment soin des jeunes personnes et de l’avenir de notre ci­vilisation signifie reconnaître notre responsabilité pour promouvoir et vivre les authentiques valeurs mo­rales qui seules permettent à une personne humaine de s’épanouir. Il vous revient, comme pasteurs, modelés sur le Christ Bon pasteur, de proclamer ce message fort et clair, et ainsi d’aborder la question du péché des abus à l’intérieur du contexte plus large des mœurs (“mores”) sexuelles. Plus encore, en reconnaissant et confrontant le problème quand il apparaît dans un cadre ecclésial, vous pouvez donner l’exemple à d’autres, dans la mesure où ce fléau ne se trouve pas seulement dans vos diocèses, mais dans tous les secteurs de la société. Il appelle une réponse collective, déterminée. (…)"

Les enfants "ont le droit de grandir avec une compréhension saine de la sexualité et du rôle qui est le leur dans les relations humaines.... Nous devons prioritairement réaffirmer les valeurs qui soutiennent la société pour offrir aux jeunes et aux adultes une solide formation morale.... Oui, chaque membre de la société peut contribuer à ce renouvellement moral et en tirer un bénéfice". 

Benoît XVI a aussi parlé des prêtres et souligné qu’eux "aussi ont besoin que vous les guidiez et que vous leur soyez proches pendant cette période difficile... En ce moment, une partie vitale de votre devoir est de renforcer les rapports avec vos prêtres, et spécialement dans les cas où il existe une forte tension entre les prêtres et les évêques en conséquence de la crise. Il est important que vous continuiez à démontrer à leur égard votre préoccupation, votre soutien et que vous soyez un guide à travers votre exemple". 

"Nous devons redécouvrir la joie de vivre une existence centrée sur le Christ en cultivant les vertus et en s’immergeant dans la prière... Le temps passé à la prière n’est jamais gaspillé, tout autant que les devoirs qui nous pressent de toutes parts sont importants." (source : VIS)

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