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2008-04-24 - Paraguay
RADIO-VATICAN PARLE DE "L'ÉVÊQUE DES PAUVRES"

Si le Vatican ne commente pas l’élection présidentielle de Fernando Lugo, Radio-Vatican salue tout de même "l'évêque des pauvres", et les évêques du Paraguay souhaitent contribuer à résoudre sa position dans le cadre du droit ecclésiastique.

La réaction de la Conférence épiscopale paraguayenne a été immédiate. Par l'intermédiaire de Mgr Adalberto Martínez, elle a affirmé reconnaitre officiellement l'ex-évêque comme président élu du pays et elle a confirmé "le maintien de rapports de collaboration entre l'Église et l'État", tout en restant dans l'attente d'éventuelles décisions du Saint-Siège. Les évêques souhaitent même contribuer à trouver une solution quant à sa position canonique.

La Conférence épiscopale a également fait savoir qu’elle travaillait avec la nonciature apostolique à Asunción afin de réfléchir à la décision que pourrait prendre le Pape concernant le retour de Fernando Lugo à l’état laïc, demande qui lui avait alors été refusée.

De son côté, le nouveau président n'entend pas se séparer de l'Église. Dans un entretien à la presse, à Asuncion, il a déclaré : "Si mon comportement et ma désobéissance au droit canonique ont engendré la douleur, je présente sincèrement mes excuses à l'Église". Répondant à une question relative à son "option pour les pauvres", le nouveau président avait précisé que cette option n'était "pas exclusive" et qu'elle devait même "inclure les puissants afin de conclure un accord".

L'ex-évêque de San Pedro demande pardon à l'Eglise catholique d'avoir préféré la politique au sacerdoce. Il a aussi déclaré aux journalistes qu'il espérait pouvoir continuer à faire partie de l'Eglise et n'être pas excommunié.

La décision en revient donc au Vatican et là, les nuances ne manquent pas pour commenter l'événement. Il est nommé : "évêque émérite". Certes l'Eglise du Paraguay et le Vatican se sont à de nombreuses reprises exprimés contre ses activités politiques contraires aux fonctions sacerdotales.

Mais si L’Osservatore Romano s’est limité à annoncer l’élection du nouveau président, Radio Vatican a été plus prolixe. "La victoire est allée à Fernando Lugo, évêque émérite de San Pedro, suspendu ad divinis il y a plus d’un an".

L'éditorialiste a même estimé que celui-ci avait su “interpréter“ la “privation de ce pays“ et la “mauvaise humeur des citoyens qui demandent depuis trop longtemps que leurs droits économiques soient respectés“. Radio Vatican a ajouté que le nouveau président apportait un autre élément fondamental : l’espérance.

Rappelons que la Congrégation pour les évêques, depuis le 20 janvier 2007, lui interdisait, selon le droit canonique, “l’exécution de tous les actes de pouvoir, d’ordre et de gouvernement et l’exercice de toutes les fonctions et des droits inhérents à la charge épiscopale“. Celui-ci, cependant , restait “à l’état clérical“ et devait “assurer les devoirs liés à celui-ci“.

En février 2007, Benoît XVI avait particulièrement rappelé “qu’il ne revient pas aux ecclésiastiques d’être à la tête de groupes sociaux ou politiques, mais à des laïcs mûrs et professionnellement préparés“. Le droit canonique interdit aux prêtres d’exercer des pouvoirs civils et de s’engager dans des partis politiques, à moins que “la défense des biens de l’Eglise ou à la promotion du bien commun ne le requièrent". (information : DIAL et VIS)

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