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du 21 au 24 avril 2008 (semaine 17)
 

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2008-04-24 -
IL Y A 20 ANS, ILS ONT EXCLU D'ÊTRE D'ACCORD AVEC LE PAPE

20 ans après sa consécration d'évêque dissident, hors de la Communion romaine, Mgr Fellay au nom de la Fraternité Saint-Pie X, dénonce « l’illusion » d’espérer un accord tant que Vatican II ne sera pas totalement remis en cause.

Malgré le Motu Proprio et la main tendue par le Pape l’an passé en libéralisant l'usage de l’ancien Missel, le successeur de Mgr Lefebvre en tant que supérieur de la Fraternité, oppose une fin de non-recevoir au geste de Pape et dénonce « l’illusion » d’espérer un accord tant que Vatican II ne sera pas totalement remis en cause.

Mgr Bernard Fellay, qui fêtait ses 50 ans le 12 avril et célébrera sa consécration épiscopale du 30 juin 1988, l’affirme publiquement dans une lettre rédigée en Suisse le 14 avril et diffusée, le dimanche 20 avril, à l’attention des « amis et bienfaiteurs » de la FSPX. Rien n’est à même d’infléchir la position lefebvriste, pas même le motu proprio Summorum Pontificum, signé par Benoît XVI en juillet et entré en application le 14 septembre 2007.

Cette facilité dans l’usage du Missel tridentin pouvait être considérée comme un geste de bienveillance en direction des traditionalistes et intégristes. Mgr Fellay reproche même à «quelques-uns» de ses amis de s’être « laissé prendre à ce jeu d’illusions » . L’illusion, pour lui, serait de penser que l’Église catholique est en train de revenir sur les orientations fondamentales exprimées par Vatican II.

" Le motu proprio qui introduit une espérance de changement vers le mieux au niveau liturgique, écrit Mgr Fellay,
n’est pas accompagné par des mesures logiquement corrélatives dans les autres domaines de la vie de l’Église. Tous les changements introduits au Concile et dans les réformes post-conciliaires que nous dénonçons, parce que l’Église les a précisément déjà condamnés, sont confirmés."

" Sans désespérer, sans impatience, nous constatons que le temps d’un accord n’est pas encore venu." Cette prise de position de Mgr Fellay – qui marque une nouvelle étape dans le contentieux– a du moins le mérite de sortir d’une ambiguïté : ce n’est pas tant la liturgie, aspect le plus visible, qui fâche le monde intégriste, que le noyau théologique de Vatican II.

De ce point de vue, la liste des récriminations de deux pages exprimées dans cette lettre par Mgr Fellay ne laisse aucune perspective de solutions. « Rien n’a changé, insiste-t-il, dans la volonté de Rome de poursuivre les orientations conciliaires, malgré quarante années de crise » .

La défense de la messe en latin n'est qu'un habillage, dissimulant les réformes dans l'Eglise. Le concile Vatican II, écrit Mgr Fellay, a introduit "une vision fondamentalement positive" du monde. Il a dicté "un nouveau mode de présence de l'Eglise, plus horizontale, plus présente aux problèmes humains et terrestres que surnaturels et éternels". Eternel couplet des intégristes qu'indispose le rôle social et politique joué par les communautés catholiques.

L'Eglise se voit également reprocher de ne plus chercher à "convertir les juifs, les païens", l'ensemble des non-catholiques. Affirmer que "les autres religions ne sont pas privées d'éléments de salut" (déclaration Nostra Aetate de Vatican II) et que les "Eglises orthodoxes sont d'authentiques églises particulières" (documents de la Congrégation de la doctrine de la foi) équivaut à réhabiliter "les hérétiques et schismatiques qui ont tragiquement abandonné l'Eglise et bafoué la foi de leur baptême".

Aucun accord avec Rome n'est possible, conclut Mgr Fellay, dont la lettre et le ton employé seront accueillis avec un déplaisir certain au Vatican et une irritation croissante de l'aile traditionaliste favorable à un dialogue et une réconciliation. (information : DICI)

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