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2008-04-29 - Zimbabwe
AU BORD DE LA DÉSINTÉGRATION NATIONALE
Le Zimbabwe est au bord de la "désintégration nationale" et encourt le risque d'une "violence communautaire exacerbée" semblable à celle qu'ont connue le Rwanda et le Kenya, déclare le Dr Rowan Williams, primat de la Communion anglicane.
Le 24 avril, l'archevêque de Canterbury, le Dr Rowan Williams, primat de la Communion anglicane et son adjoint, l'archevêque de York John Sentamu, ont réclamé la mise en place immédiate d'un embargo sur les armes à destination du Zimbabwe et appelé la communauté internationale à agir fermement pour mettre un terme à la crise post-électorale.
Ils
ont également estimé que le processus électoral au Zimbabwe avait perdu "toute crédibilité". Le résultat de l'élection présidentielle du 29 mars n'a toujours pas été rendu public, le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai revendiquant la victoire face au président Robert Mugabe.
"La violence politique continuelle pourrait déclencher une violence communautaire exacerbée, semblable à celle que l'on a constatée sur le continent quand les premiers signaux d'avertissement et la communauté internationale ont échoué à agir à temps", ont écrit le Dr Williams et Mgr Sentamu.
"Le climat actuel d'intimidations politiques, de violences, de trucage des élections et délais a enlevé toute crédibilité au scrutin présidentiel", ont-ils estimé. "Le peuple zimbabwéen est maintenant encore plus vulnérable à un conflit basé sur la pauvreté et la menace de la désintégration nationale".
"Il est donc crucial que la communauté internationale soutienne les efforts régionaux pour parvenir à un accord dans cette crise politique", ont-ils ajouté.
Décrivant le président Robert Mugabe comme une ancienne "lueur d'espoir", au moment de son accession au pouvoir en 1980 après l'indépendance du Zimbabwe, les deux chefs religieux n'envisagent plus la crise actuelle qu'avec "chagrin et un mauvais pressentiment".
En décembre 2007, dans un geste solennel, l'évêque
John Sentamu avait découpé, son col romain qui lui permet d'être identifié en tant qu'archevêque, et promis qu'il ne le porterait plus tant que M. Mugabe serait au pouvoir. Né en Ouganda, il était devenu le premier noir à être nommé, en 2005, au poste de N° 2 de l'Eglise anglicane. (source : Communion anglicane)
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