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du 25 au 29 avril 2008 (semaine 18)
 

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2008-04-29 - Irak
UNE COMMISSION D'ENQUÊTE S'IMPOSE DE PLUS EN PLUS

Avec l’assassinat du prêtre syrien orthodoxe Yousif Adel Aboudi, le 5 avril, dans le centre de Bagdad, l'idée d'une commission d'enquête fait son chemin car les communiqués et les dénonciations ne suffisent plus, tant les mots sont paralysés.

La création de cette commission d'enquête internationale a été demandée par Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes en France, et président de l'antenne française de Pax Christi. "
Il est temps, dit-il, de créer une commission d'enquête internationale pour trouver les sources et les auteurs de ces crimes et pour protéger les chrétiens encore présents en Irak".

On a beau parler et insister sur les atteintes graves et massives à l’intégrité physique et à la liberté religieuse des chrétiens du pays d’Abraham, la parole reste sans effet. Car il est évident s’agit cette fois, de la part de toute un courant islamique, d’une stratégie intentionnée d’épuration ethnique et religieuse, destinée à vider le pays de sa population chrétienne. Les chrétiens sont visés parce qu’ils sont chrétiens.

Il s’avère donc urgent d’aller plus loin pour retrouver les auteurs de ces crimes, qui se reproduisent régulièrement, et pour assurer la protection de ces chrétiens démunis qui restent malgré tout dans le pays. Devenu un État fractionné, ce qui a entraîné la paralysie des appareils juridiques et administratifs, les instances gouvernementales et américaines d'occupation se montrent totalement incapables de garantir la protection des citoyens et leur sécurité.

En outre, les chrétiens sont très faiblement représentés au Parlement irakien, encore moins dans les institutions publiques. Ils sont marginalisés. Aucune enquête n’a jusqu’à présent abouti, et la justice locale n’a pratiquement pas de poids.

Devant un tel vide sécuritaire et judiciaire, une commission d’enquête internationale se justifie et s’impose. C'est ce que pense de plus en plus l'opinion chrétienne, soutenue par de nombreux évêques. Elle doit être composée de personnalités réputées pour leur haute moralité, leur objectivité et possédant une compétence reconnue dans le domaine des droits de l’homme.

Il ne s’agit pas par là de nier la compétence nationale de l’État irakien en matière de justice, mais il est malheureux de constater qu’il est dans l’incapacité de mener son travail.

Au niveau international, cette commission devrait être constituée de personnalités issues de pays non impliqués dans la guerre d’Irak. Au niveau régional, les pays arabes devraient être associés, ainsi que des personnalités irakiennes. En somme, une commission mixte – internationale, régionale et locale –, où les trois acteurs, sans leadership, se compléteraient à égalité.

Il serait souhaitable que le secrétaire général Ban Ki-moon prenne une telle initiative, car il « peut attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale » (art. 99 de la charte de l’ONU). Mais pourrait-il surmonter les pesanteurs politiques contraignantes inhérentes à cette organisation ?

En association avec l'Union Européenne et la Ligue des États arabes, elle pourrait jouer un rôle équilibrant.

Si toute la société irakienne vit dans la souffrance, celle endurée par les chrétiens d’Irak est encore plus grave. Il y va de leur survie sur leur terre ancestrale. (source : Agence Misna)

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