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du 6 au 9 mai 2008 (semaine 19)
 

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2008-05-09 - RD Congo
LA 17ème SEMAINE DES INTELLECTUELS CATHOLIQUES


La 17ème semaine des intellectuels catholiques se déroule à Kinshasa du 4 au 11 mai et c'est Mgr Monsengwo qui, en l'ouvrant, en a tracé les grandes lignes : "Intellectuel catholique de Kinshasa, lève-toi et resplendis de la lumière du Christ".

L'archevêque de Kinshasa l'a structurée dans sa communication autour de deux points principaux. Tout d'abord un essai de clarification du concept « intellectuel ». « L'intellectuel est celui qui pense sa pratique, qui ne se jette pas dans le bain avant d'avoir pensé »

Question de mettre son auditoire d'accord sur la saisie à donner au concept. Avant d'en souligner les exigences et les défis de l'intellectuel dans une société en profonde mutation comme c'est le cas de la République démocratique du Congo.

Pour lui, « l'intellectuel est, à côté de toutes les définitions académiques, celui qui pense sa pratique ». Dans la mesure où l'intellectuel se distingue non du fait des études faites ou du nombre de parchemins ou diplômes engrangés, mais parce qu'il pense.

Non comme une faculté inhérente à l'intelligence ni à la raison humaine, moins encore cette pensée au sens du doute méthodique de René Descartes, mais une pensée qui sous-entend l'esprit critique, la conscience. Une pensée qui est capable d'offrir à la société un produit de la matière grise afin de faire avancer la communauté des hommes et la société.

L'intellectuel qui pense sa pratique, c'est-à-dire celui dont la pensée et la pratique, tout étant conscience, ne coïncident pas ni ne se confondent du fait du pouvoir d'abstraction de l'intelligence qui oriente la pratique et l'action de l'intellectuel.

La
présence des intellectuels dans une nation appelle l'existence d'une échelle de valeurs représentatives de la culture d'un pays ou d'un peuple.

L'intellectuel chrétien puise, bien sûr, sa pensée dans l'histoire générale et de la société, mais surtout dans l'échelle de valeurs évangéliques appelées autrement les valeurs du Royaume. Lesquelles proclament, à en croire Mgr Monsengwo, la solennité du Christ Roi, valeurs de vérité, d'amour, de justice et de paix ; auxquelles il faut ajouter les valeurs de pauvreté évangélique et du sens de renoncement.

Beaucoup de déboires surviennent dans la société lorsqu'il y a déficit d'intériorisation du sens de la valeur de pauvreté évangélique du renoncement. Ce qui entraîne comme conséquence inéluctable, un individu ou groupe d'individus s'arroge tous les avantages d'Etat au détriment du plus grand nombre.

... " D
ans une société pluraliste et laïque comme la nôtre, a encore enseigné Mgr Monsengwo, l'intellectuel chrétien doit être en mesure de rendre compte de la raison de son espérance et de témoigner de sa foi" pour reprendre les paroles de saint Pierre.

En amont, l'intellectuel chrétien doit combattre par toutes le voies légales pour que les valeurs évangéliques fassent partie du trésor culturel et de l'arsenal juridique de son pays. En aval, il mènera dans la tolérance un dialogue avec les autres concitoyens ne partageant pas les mêmes valeurs que lui; il les persuadera de la justesse des valeurs du Royaume dont lui-même se fera le héraut et le témoin.

Pour le chrétien qui s'engage en politique, l'archevêque a recommandé que celui-ci s'efforce à promouvoir de la même manière les principes de la doctrine sociale de l'Eglise, laquelle constitue une base sûre de dialogue dans une société pluraliste. (source : Allafrica)

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