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du 6 au 9 mai 2008 (semaine 19)
 

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2008-05-09 - Nigeria
DES TROUBLES INTERCONFESSIONNELS QUASI-PERMANENTS


Les dirigeants politiques et religieux du Nigeria se sont réunis durant 2 jours, du 5 au 7 mai, pour promouvoir la paix et l'harmonie religieuses. Ce sommet est une initiative du Conseil national pour le dialogue interreligieux (NIREC).

Le NIREC est composé de 50 membres, représentants pour moitié le Conseil suprême nigérian des affaires islamiques (NSCIA), l’autre moitié étant des représentants de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN). Selon son secrétaire national et coordinateur exécutif, Est-haq Oloyede, le forum de Maidiguri se penchera aussi sur le problème des nombreuses sectes religieuses qui envahissent le pays.

Oloyede qui est également vice-chancelier de l'Université d'Ilorin, a déclaré lors d’une conférence de presse que le NIREC est "suffisamment indépendant et autonome pour  s'acquitter efficacement de sa mission". Celle-ci inclue notamment de transmettre aux populations "la morale, l’éthique sociales, et les valeurs culturelles des religions musulmane et chrétienne pour la renaissance et la reconstruction d'une société meilleure".

Afin de mettre fin aux crises religieuses dans le pays, il faut "éduquer les populations", a poursuivi Est-haq Oloyede, déplorant que les hommes politiques attisent "la braise de crises religieuses" pour leurs intérêts "égoïstes". Il a invité les Nigérians à "ouvrir les yeux" et à comprendre qu'ils sont manipulés par des politiciens.

Ce sommet politico-religieux qui s'est tenu à Maiduguri, rassemble les gouverneurs des six États du nord-est : Borno, Adamawa, Taraba, Gombe, Bauchi et Yobe, qui ont adopté la charia depuis 2001. La mise en oeuvre de cette législation a modifié le climat relationnel qui était celui du Nord du Nigéria et a provoqué de nombreux affrontements interreligieux. L’intolérance religieuse s’est développée à la suite de l’introduction dans six États du nord, à majorité musulmane, de la charia ou loi islamique.

Prennent aussi part aux travaux, le chef du NSCIA, Muhammad Saad Abubakar III, le sultan de Sokoto, chef de la délégation des musulmans, l’archevêque d’Abuja, Mgr John Onaiyekan, président de la CAN, et chef de la délégation des chrétiens. L’État fédéral y est représenté par une délégation conduite par le secrétaire général du gouvernement (SGF), Baba Gana Kingibe.

Créée il y a neuf ans, le NIREC a pour but de trouver des solutions durables aux incessants troubles confessionnels qui agitent le pays. Depuis 2001, au moins 5.000 personnes ont été tuées dans des affrontements interreligieux, selon diverses estimations.

Le Nigeria est une fédération composée de 32 états semi-autonomes pour une population totale de plus de 120 millions d’habitants à 45% musulman, 45% chrétien, le reste étant des adeptes des religions traditionnelles. (source : Allafrica et Apic)

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