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du 6 au 9 mai 2008 (semaine 19)
 

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2008-05-09 - Brésil
LE MEURTRE DE SOEUR DOROTHY STANG

Comme s'il récitait une sorte de scénario déjà écrit, Rayfran das Neves Sales, qui s'est déclaré coupable du meurtre de Sœur Dorothy Stang, a confirmé avoir tiré sur la missionnaire, soutenant ne pas avoir agi pour le compte d'un propriétaire foncier.

Vitalmiro Moura, dit "Bida". Depuis lundi 5 mai, Rayfran das Neves Sales, et son commanditaire, Vitalmiro Moura, dit "Bida" sont de nouveau iinculpés pour répondre de l'assassinat de Sœur Dorothy Stang, 73 ans, tuée le 12 février 2005 à Anapu, dans l'État septentrional du Pará, où elle œuvrait aux côtés des paysans "sans terre" et contre le pillage de la forêt amazonienne.

"L'assassin change sa version au bénéfice du commanditaire de la mort de Sœur Dorothy Stang", écrit mardi "O Globo online", définissant la déposition de Rayfran das Neves Sales "une tentative désespérée pour disculper Bida".

L'agence "Estadao" parle elle aussi de flagrantes "contradictions" par rapport à de précédentes dépositions faites par le même imputé : "Sales a avoué avoir tué la missionnaire par six coups de feu mais a nié le fait que l'arme appartenait au propriétaire présumé commanditaire du meurtre".

Interrogé avant Rayfran das Neves Sales, "Bida" a continué d'affirmer qu'il était étranger à toute l'affaire : tous deux ont déjà été respectivement condamnés à 27 et 30 ans de prison en première instance.

D'après des sources judiciaires locales, Rayfran das Neves Sales, "peão" ("pion") de profession – une sorte d'homme à tout faire employé dans une entreprise agricole –, aurait tenté de disculper le commanditaire de l'assassinat en ce que, selon toute probabilité, dans la mesure où ses propres ressources économiques ne suffiraient pas à en couvrir les frais, c'est le commanditaire même qui paierait ses avocats.

Sœur Dorothy a été tuée alors qu'elle se rendait à l'établissement "Esperança", où elle travaillait depuis 1999 à un "Projet de développement durable" : "une utopie" contraire aux intérêts des propriétaires fonciers et des commerçants en bois destinée à permettre à 400 familles de paysans amérindiens, métis et immigrés de vivre dans une aire de 1400 kilomètres carrés dans le respect de la nature, grâce à une agriculture à faible intensité et aux produits de la forêt. (source : Agence Misna)

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