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du 6 au 9 mai 2008 (semaine 19)
 

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2008-05-09 - USA
POLÉMIQUE SUR LA COMMUNION EUCHARISTIQUE

Une polémique s'est ouverte aux Etats-Unis après que Nancy Pelosi, John Kerry, Ted Kennedy et Rudy Giuliani ont communié au cours des messes pontificales célébrées lors du voyage de Benoît XVI.

Faut-il ou non donner la communion aux hommes et femmes politiques catholiques favorables à l’avortement libre.

A Washington, lors de la messe au Nationals Park, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, et les sénateurs John Kerry, Edward Kennedy et Christopher Dodd ont reçu la communion. A New York, l’ancien maire de la ville, Rudolph Giuliani, a fait de même au cours de la messe à la cathédrale Saint-Patrick. Leur geste a été rapporté par les médias.

Pendant quelques jours, ces communions d’hommes politiques “pro choice“ n’ont pas provoqué de réactions particulières. Le silence a été rompu par le commentaire de Robert Novak, un chroniqueur conservateur combatif, paru le 28 avril dans le “Washington Post“.

Novak souligne que les cinq personnes en question ont reçu la communion non pas du Pape mais du Nonce apostolique aux Etats-Unis, l’archevêque Pietro Sambi.

Or Novak rappelle le point de vue du cardinal Joseph Ratzinger, en 2004 et s'appuyant sur des “sources vaticanes“ anonymes, il ajoute que Ratzinger, devenu pape, n’a pas changé d’avis. Et de conclure que le geste des cinq “reflète la désobéissance à Benoît XVI des archevêques de New York et Washington“, leurs protecteurs.

Quelques heures après la parution de l’article de Novak dans le “Washington Post“, l’un des deux archevêques mis en cause, le cardinal de New York, Edward Egan, a diffusé une mise au point : "
L’Eglise catholique enseigne clairement que l’avortement est une grave offense à la volonté de Dieu. Quand j’étais archevêque de New York, j’ai répété cet enseignement dans mes sermons, mes articles, mes discours et mes interviews, sans aucune hésitation ni compromis. Pour cette raison, lorsque je suis devenu archevêque de New York et que Rudolph Giuliani était maire de New York, nous avons convenu qu’il ne recevrait pas l’eucharistie à cause de ses positions pro avortement bien connues. Je regrette profondément que Rudolph Giuliani ait reçu l’eucharistie pendant la visite du Pape à New York".

La discussion porte sur le fait d'une équivoque.
Pas de communion eucharistique pour les hommes politiques catholiques qui font systématiquement campagne pour l’avortement. Mais où se trouve la limite entre "accepter" le fait, et "faire campagne".

La note de 2004 peut se résumer ainsi : "Un catholique serait coupable de coopération formelle au mal – et donc indigne de se présenter à la sainte communion – s’il votait délibérément pour un candidat en raison même des positions permissives de celui-ci sur l’avortement et/ou l’euthanasie."

"Quand un catholique ne partage pas la position d’un candidat en faveur de l’avortement et/ou de l’euthanasie mais vote pour lui pour d’autres raisons, cette coopération, considérée comme matériellement indirecte, peut être permise pour des raisons convenables."

Les
évêques des Etats-Unis, réunis en assemblée générale, avaient voté à la majorité que c’était à chaque évêque de décider s’il fallait donner ou non la communion aux hommes politiques catholiques pro avortement. Le cardinal Ratzinger ne s’était pas opposé à cette façon d’appliquer la norme, écrivant même qu’il considérait ce choix comme “very much in harmony“ avec ses indications.

George W. Bush ayant été réélu à la Maison Blanche, la question est tombée aux oubliettes. Elle n’a même pas ressurgi dans la campagne actuelle pour les prochaines élections présidentielles, aucun des candidats n’étant catholique.

Ces questions ne se posent même pas en Europe et en Italie. Le fait que des hommes politiques catholiques “pro choice“ communient ne suscite pas de réactions particulières. Leur choix est donné à la conscience personnelle. Mais aux USA, la religion est une affaire publique, beaucoup plus et bien autrement qu’en Europe. Avec les conséquences que cela implique. (lire l'ensemble de ces faits, dans Chiesa)

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