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du 10 au 13 mai 2008 (semaine 20)
 

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2008-05-13 - Bolivie
JE DEMANDE A NOTRE CHER CARDINAL

Le président Evo Morales a été irrité de voir le cardinal Terrazza voter au referendum de Santa Cruz. Lors d'une rencontre avec la presse, il accuse la hiérarchie catholique d'agir comme "un syndicat opposé au gouvernement" socialiste.

Cette conférence de presse s'est tenue le 10 mai au palais présidentiel. Il s'est montré particulièrement irrité que le cardinal Julio Terraza soit allé voter le dimanche 4 mai dernier à Santa Cruz lors du referendum régional sur l'autonomie, un scrutin "illégal" pour le gouvernement central de La Paz.

Toutefois le chef de l'Etat a déclaré qu'il souhaitait toujours que l'Eglise puisse participer à une médiation pour aider au dialogue entre le gouvernement et l'opposition libérale afin de sortir de la grave crise politique que traverse le pays andin.

"Je veux demander à notre cher cardinal qu'il m'aide à travailler, qu'il recommence à travailler avec moi pour la justice sociale, pour l'égalité des boliviens" a déclaré le chef de l'Etat.

Le président Morales, un anti-libéral convaincu, a réaffirmé que "la droite et l'oligarchie" voulaient le renverser car elles n'acceptaient pas qu'un indien gouverne la Bolivie. "Au début, ils dirent (la droite): "pauvre petit indien, qu'il s'amuse quatre mois et ensuite nous le chasserons (...) Maintenant ils disent: cet indien va rester pour longtemps et ils sont en train de préparer à me renverser" avait-il déclaré à Oruro un de ses bastions politiques.

Le président a convoqué jeudi 8 mai un referendum d'ici 90 jours pour que les électeurs ratifient ou non son mandat, celui du vice-président et ceux des neuf gouverneurs de régions dont six lui sont opposés.

Rappelons que le 4 mai,
un referendum sur l'autonomie, déclaré illégal par le gouvernement, s'est déroulé dans la capitale économique de Santa Cruz et les autonomistes l'ont emporté par 85% des voix. Trois autres gouverneurs, opposés au gouvernement, prévoient d'autres referenda en juin dans les régions de Tarija (sud), Beni et Pando (nord) pour entériner des statut d'autonomie économique.

Le dialogue est bloqué depuis plusieurs mois en Bolivie (9 millions d'habitants) entre l'opposition et le gouvernement. Plusieurs médiations de l'OEA (Organisation des Etats Américains), de l'Eglise ou de pays amis comme l'Argentine, le Brésil et la Colombie ont échoué. (source : ACI)

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