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du 14 au 17 mai 2008 (semaine 20)
 
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2008-05-17 -
UN GRAND SERVITEUR DE L'ÉGLISE UNIVERSELLE

C'est un grand serviteur de l'Église qui vient de disparaître. Le cardinal Bernardin Gantin, originaire du Bénin, décédé le 13 mai à Paris, a marqué l'Église en Afrique par sa haute spiritualité et son sens pastoral, qu'il avait étendu à l'Église universelle.

Benoît XVI a fait parvenir un télégramme de condoléances, à Mgr. Marcel Honorat Léon Agboton, archevêque de Cotonou au Bénin.

"Je tiens à vous dire ma fervente union dans la prière avec les évêques de la Conférence épiscopale du Bénin, avec les fidèles du diocèse de Cotonou et de tout le pays, ainsi qu'avec la famille du défunt et les personnes que touchent ce deuil. Je demande à Dieu, Père de toute miséricorde, d'accueillir dans sa lumière et dans sa paix ce fils éminent du Bénin et de l'Afrique, estimé de tous et animé par un esprit profondément apostolique.

"Il avait un sens élevé de l'Eglise et de sa mission dans le monde. Je rends grâce au Seigneur pour un ministère qui fut si fécond, d'abord comme archevêque de Cotonou, puis pendant de nombreuses années au service du Saint-Siège", notamment à la tête de "la Congrégation pour les Evêques et comme membre du Collège des Cardinaux, dont il fut aussi un Doyen apprécié.

" En gage de réconfort, je vous adresse une affectueuse bénédiction apostolique, ainsi qu'aux autres évêques du Bénin, à la famille du défunt, aux prêtres, aux religieux et religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles, ainsi qu'aux personnes qui prendront part à la liturgie" des funérailles.

Né le 8 mai 1922 à Toffo au Bénin, le futur cardinal entra au séminaire en 1936 et fut ordonné prêtre le 14 juillet 1951. Il est créé cardinal par le pape Paul VI en même temps que Joseph Ratzinger, le futur Benoît XVI, lors du consistoire du 27 juin 1977.

Fils d'un employé du chemin de fer, il adoptera plus tard sur ses armes cardinalices un "arbre de fer" (de son nom: GAN, fer et TIN, arbre). Il reste au séminaire de Ouidah comme professeur de langue, puis complète sa formation au Collège Saint-Pierre à Rome en 1953. Il suit les cours de l'Université pontificale urbanienne puis de l'Université pontificale du Latran. Il sort diplômé de Théologie et de Droit canon.

Nommé le 11 décembre 1956 évêque auxiliaire de Cotonou, il est consacré le 3 février 1957 par le cardinal Tisserant et revient au Bénin. Puis, le 5 janvier 1960, succédant à Mgr Parisot, il est nommé archevêque de Cotonou, charge qu'il assume jusqu'en 1971.

Il crée alors diverses congrégations locales de soeurs et de moniales, favorise plusieurs centres de formation religieuse et promeut l'Action Catholique localement. Il est particulièrement actif dans l'ouverture de l'Église à d'autres croyants dans la région, en particulier vis-à-vis de l'Islam. L'implantation des paroisses, l'augmentation du nombre des catholiques conduisent à la création de nombreux diocèses au Bénin.

Président de la Conférence épiscopale régionale d'Afrique de l'Ouest qui réunissait le Togo, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, le Nigéria, la Guinée et le Bénin, il est appelé à Rome par Paul VI à la Congrégation de la propagande de la foi (aujourd'hui appelée Congrégation pour l'évangélisation des peuples) en 1971, abandonnant du coup sa fonction d'archevêque de Cotonou. En 1978, à la mort du pape Jean- Paul 1er, il est considéré comme un des favoris pour succéder au Pape défunt lors du Conclave.

Il est souvent délégué par Jean-Paul II pour diverses cérémonies à travers le monde, et c'est le cardinal Gantin qui, au Congrès Eucharistique de Lourdes en 1981, remplace le Pape qui vient d'être victime de l'attentat du 13 mai. Les interventions du cardinal Gantin ont alors grandement marqué les orientations de ce Congrès.

Le 8 avril 1984, Jean-Paul II le nomme président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine et préfet de la Congrégation des évêques. A ce titre le cardinal Gantin publiera le 1er juillet 1988 le décret qui reconnait que Mgr Marcel Lefebvre, s'est retiré de la Communion de l'Église. Le chef de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, hostile au Concile Vatican II, marquait d'ailleurs cela par l'ordination de quatre «évêques», sans l'accord du Pape.

Le 5 juin 1993, Mgr Gantin devient doyen du Collège des cardinaux et participe au conclave de 2005, qui désignera le futur Pape. Il s'était etiré au Bénin en 2002.
(source : Service de presse du Vatican)

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