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du 14 au 17 mai 2008 (semaine 20)
 
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2008-05-17 -
LA FRANCE ET LA PRÉSIDENCE DE L'UNION EUROPÉENNE

Au moment où la France  s’apprête  à  prendre  la  présidence  de  l’Union  Européenne, le  Conseil  d’Églises Chrétiennes en France, le CECEF, veut y voir une chance, en particulier pour l’harmonisation des politiques migratoires dans l'UE.

Le CECEF, par le communiqué ci-joint, demande que les différents pays de l’Union fasse cette harmonisation dans le respect des  valeurs et des droits qui ont fait de cette partie de notre planète un espace de prospérité, de  liberté et de paix. 

- 1.  Il  ne  peut  y  avoir  de  traitement  durable  de  l’immigration  sans  véritable  réduction des inégalités entre les pays du Nord et du Sud. Dans une économie mondialisée  l’Europe peut peser de tout son poids pour que se résorbent les distorsions de développement  qui  alimentent les flux migratoires. S’ils pouvaient vivre dignement dans leur pays avec leurs  familles, beaucoup n’émigreraient pas au péril de leur vie ! 

- 2.  Nous  regrettons que les politiques migratoires soient trop souvent perçues ou  conduites  de  manière  négative  et  répressive.  Nous  espérons  que  le  programme  de  la  présidence française saura reconnaître et valoriser par des mesures et une approche positives,  tout ce que les immigrés ont apporté et apportent à nos sociétés occidentales. Il s’agit de  permettre cet équilibre dans la relation entre ceux qui arrivent et ceux qui accueillent,  partenaires ici d’une même aventure humaine. 

- 3. Les personnes sans papiers ne sont pas sans droit : vivre en famille, accéder aux  soins, scolariser ses enfants sont des droits fondamentaux qui doivent être respectés. Le  traitement  administratif  de  leur  situation,  au  regard  du  séjour,  doit  prioritairement  tenir  compte du respect de ces droits. 

- 4. Les éloignements contraints sont toujours une épreuve et un échec. S’il faut y  recourir cela ne doit se faire que dans le strict respect des valeurs issues de notre histoire.  Nous savons le  climat  de peur et ses conséquences, parfois dramatiques, qu’instille une  politique systématique de reconduite aux frontières. L’allongement de la durée de rétention, la  banalisation de la privation de liberté, les perspectives d’interdiction de retour en Europe pour  de longues durées, constituent autant de sujets de préoccupation.

Le placement en rétention  des personnes vulnérables, notamment des familles et des mineurs, est un sujet des plus  sensibles. Bien que ces personnes soient en principe protégées par la législation, le risque est  grand de laisser s’institutionnaliser des pratiques d’arrestation et de rétention qui ont des  conséquences lourdes, notamment sur les enfants et les adolescents. 

- 5. Nous réaffirmons en tant qu’Églises chrétiennes que le droit d’asile est non  seulement un droit fondamental mais aussi un devoir d’accueil et d’hospitalité

Ce communiqué est signé par le co-présidents et le Conseil d’Eglises Chrétiennes en France, le cardinal André Vingt-Trois , le pasteur Claude Baty, le métropolite Emmanuel.
(source : CECEF)

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