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du 17 au 20 mai 2008 (semaine 21)
 
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2008-05-20 - Darfour
LA SITUATION SE DÉTÉRIORE DE PLUS EN PLUS

Mgr Antonio Menegazzo, administrateur apostolique du diocèse d'El Obeid, dont fait partie le Darfour, a déclaré que la récente attaque lancée sur Khartoum, par un groupe rebelle du Darfour, témoigne d'une détérioration de la situation dans cette région.

Pour lui, cette attaque sur Khartoum met en lumière la situation explosive au Darfour : "La situation au Darfour se dégrade", a-t-il déclaré aucorrespondant de l'agence ENI le 12 mai. "J'en étais déjà convaincu, mais ma conviction s'est renforcée après la tentative d'attaque par un groupe de rebelles sur Khartoum."

"Je suis cependant convaincu que des intérêts privés ont infiltré le mouvement. C'est la seule explication que j'ai trouvée à l'augmentation du nombre de groupes de rebelles: ceux-ci sont passés de trois groupes principaux à plus de douze", dit-il en évoquant les groupes combattants promouvant les intérêts spécifiques de certains groupes ethniques.

Le 13 mai à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a fermement condamné l'attaque tout en exhortant le gouvernement de Khartoum à ne pas exercer de représailles à l'encontre de civils.

Les rebelles du Mouvement justice et égalité (JEM) ont lancé une attaque sur Khartoum le 10 mai, mais ils ont été refoulés après plusieurs affrontements avec des soldats soudanais et la mise en place d'un couvre-feu. Il s'agit des premiers combats dans la capitale en plusieurs années de conflit entre les rebelles et le gouvernement central, fermement soutenu par les Arabes soudanais, qui constituent près de 40 % de la population du plus vaste pays d'Afrique.

"Ce n'est que le début d'un processus qui n'aboutira qu'avec la chute du régime", a déclaré Khalil Ibrahim, leader du JEM le 12 mai. "Ne vous attendez pas à ce que ce soit la seule attaque."

Selon Mgr Menegazzo, la réaction internationale et l'aide humanitaire pour la crise du Darfour sont insuffisantes.

En avril, une délégation emmenée par le Conseil oecuménique des Eglises, le COE, s'était rendue au Darfour et au Sud-Soudan, où un autre conflit a eu lieu pendant plusieurs décennies avant de trouver une issue avec la signature d'un Accord de paix global, à Nairobi en 2005.

"Il semble que l'Accord de paix global maintienne l'intégrité dupays", avait fait remarquer le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE. "Le plus gros défi est la réconciliation et la guérison. Le pays est assis sur une bombe à retardement sociale."

Les observateurs des Eglises continuent à mettre en garde contre un échec de l'Accord de paix global, qui plongerait le Soudan dans une guerre complète. Ils citent notamment les tensions persistantes entre l'Armée/mouvement de libération du peuple du Soudan et le gouvernement de Khartoum. (source : ENI)

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