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du 21 au 23 mai 2008 (semaine 21)
 

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2008-05-23 - Népal
LES MAOISTES GARANTISSENT LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

Sortis largement vainqueurs des urnes lors du scrutin historique du 10 avril dernier, les maoïstes du Parti communiste du Népal maoïste (PCN-M) ont réaffirmé leur volonté de voir garantie la liberté religieuse dans la future Constitution.

Le 18 mai dernier, à Katmandou, devant une assemblée de 500 chrétiens protestants réunis par le Conseil national des Eglises du Népal, l’un des dirigeants du PCN-M, Barsha Man Pun, a déclaré : « La nouvelle Constitution ne favorisera aucune religion (…) et il n’est pas envisageable que ce pays soit à nouveau le pays d’une seule religion », allusion au fait que, jusqu’en avril 2006, le Népal était un royaume hindou. « Nous ferons en sorte que le peuple jouisse de la liberté religieuse. Je m’y engage », a-t-il ajouté.

L’élection, le 10 avril, d’une Assemblée constituante constitue une étape majeure pour le Népal, désormais engagé sur la voie de la démocratisation après plus de dix années d’une guerre sanglante entre les militants du PCN-M et les forces armées gouvernementales. Il appartient désormais à cette Assemblée constituante, qui commencera à siéger le 28 mai prochain, de décider des formes que prendront les nouvelles institutions du pays ; les élus devront notamment formaliser, en l’inscrivant dans la Constitution, la transformation du royaume hindou en un Etat laïque, réforme votée en mai 2007 par le Parlement d’alors.

Devant le responsable maoïste, Kalai Bahadur Rokaya, secrétaire général du Conseil national des Eglises du Népal, a été très clair : « La liberté religieuse complète, telle est notre souhait et notre demande aux députés de l’Assemblée constituante. » Dans un pays où les hindous représentent 80,6 % de la population, la Constitution doit comprendre des dispositions garantissant aux minorités religieuses le droit à pratiquer et à professeur leur religion, a-t-il précisé, devant un auditoire réuni autour du thème : « La nouvelle Constitution du Népal et la liberté religieuse ». A ce jour, les Eglises présentes dans le pays n’ont d’existence légale qu’à travers le statut d’ONG (2).

A cette demande, le leader maoïste a répondu, sans s'engager, que la liberté religieuse était un point auquel tenait son parti et que les autres points (ministère des religions, loi sur l’enregistrement des Eglises) feraient « l’objet de discussions afin de voir ce qui peut être fait ».

Pour les responsables religieux non chrétiens qui ont pris la parole devant l’assemblée, la revendication des chrétiens à la liberté religieuse pour tous semble aller de soi. Damodar Gautam, président de la Fédération mondiale hindoue, a souligné le fait qu’étant donné les circonstances, le Népal ne pouvait pas demeurer un Etat hindou. Il a dissipé les craintes exprimées par des chrétiens quant au fait de voir des extrémistes hindous recourir à la violence pour restaurer le caractère officiel de leur religion au Népal.

Du côté catholique, le vicaire apostolique du Népal, Mgr Anthony Sharma n’a pas assisté à la rencontre ; il estime que l’arrivée des maoïstes au pouvoir n’aura a priori pas de conséquences pour la vie de l’Eglise dans le pays. « Nous avons de bonnes relations avec tous les acteurs de la société. Nous n’entretenons pas de liens avec tel ou tel parti politique ; nous n’avons pas à nous prononcer sur quel parti doit diriger le gouvernement, a-t-il déclaré à l’agence Ucanews, le 28 avril. Le résultat des élections montre que les gens veulent que les choses changent pour le bien de la nation. Nous espérons et prions pour que les mesures des maoïstes soient prises pour le bien du pays. »

Les chrétiens du Népal jouissent de la liberté religieuse depuis 1991. Avant cette date, les changements de religion étaient interdits et le fait de se convertir ou de tenter de convertir était puni de prison ferme. Les activités des catholiques étaient alors très sévèrement restreintes et, le plus souvent, ceux qui souhaitaient être baptisés devaient se rendre en Inde.

Le pays est majoritairement hindou. Les bouddhistes sont 10,7 % de la population, les musulmans 4 % de la population sur 28 millions de personnes. A ce jour, les catholiques sont au nombre de 7 500 et les protestants seraient entre 400 000 et un million (sur une population de 28 millions de personnes).


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